L’association Hop, pour Halte à l’obsolescence programmée, a déposé mi-septembre une première plainte contre la mort planifiée de nos objets. Dans son viseur, plusieurs fabricants d’imprimantes.


C’est une première en France. Les membres d’Halte à l’obsolescence programmée (Hop) ont décidé d’attaquer plusieurs fabricants d’imprimantes. Cette affaire, est présentée par l’association comme “un cas d’école” en terme d’obsolescence programmée.

Hop a été créée en juillet 2015, peu avant l’instauration, en France, du délit d’obsolescence programmée. Il s’agit de la démarche pour un fabricant de volontairement limiter la durée de vie ou d’utilisation de son produit de façon à favoriser le marché de renouvellement.

Cette première plainte, bien que déposée contre X auprès du procureur de la République de Nanterre, vise les principaux fabricants du marché de l’impression. Epson en particulier, mais aussi Canon et HP sont pointés du doigt. “Nous voulons lutter contre leur sentiment d’impunité”, justifie Laetitia Vasseur, co-fondatrice de l’association Hop.

Dans le top des produits jetables

Pour justifier leur action, Hop a rédigé un “Rapport d’enquête sur les enjeux et solutions en matière d’imprimantes et cartouches”. Il pointe un manque de réparabilité et surtout une durée de vie trop courte des appareils. Le “blocage des impressions au prétexte que les cartouches d’encre seraient vides alors qu’il reste encore de l’encre”, est par exemple mis en avant.

Laetitia Vasseur
Laetitia Vasseur, co-fondatrice et déléguée générale. Crédit : Association Hop
“Nous avons constaté que les imprimantes, c’étaient vraiment le top des produits problématiques, affirme Laetitia Vasseur. Cela cristallisait les débats depuis longtemps. Nous avons reçu beaucoup de plaintes et de messages d’insatisfaction.”

Avec cette première action en justice, les militants anti-“prêt-à-jeter” espèrent susciter un engouement chez les citoyens. Pour que le ras-le-bol ne soit pas vain.

“On va suivre l’enquête et, au fur et à mesure, apporter de nouveaux éléments au public, appuie la co-fondatrice, plutôt confiante. Pour montrer qu’il y a un vrai problème avec l’obsolescence programmée et que cela doit cesser, que cela fasse un peu boule de neige !”

Un combat difficile

L’association est bien décidée à mener à son combat jusqu’au bout. Une collecte de fonds a même été lancé sur le web afin de financer les frais de justice. Selon les estimations d’Hop, ils pourraient très rapidement atteindre les 10 000 euros.

Reste à savoir si le procureur se saisira de la plainte ou non. Si la procédure judiciaire est lancée, Hop devra alors convaincre la justice du caractère délibéré d’obsolescence programmée.

 

Pour aller plus loin :

Interview de Laetitia Vasseur : “Tout le monde a intérêt à l’obsolescence programmée

Documentaire “Prêt à jeter” diffusé sur Arte disponible en VOD et quelques pistes sur Arte Future

Reportages On n’est plus des pigeons ! : L’obsolescence programmée, comment y remédier ? et Contre l’obsolescence programmée, testez les “repair cafés”

Petit portrait de Laetitia Vasseur : La femme du jour. Laetitia Vasseur

Cash Investigation : La mort programmée de nos appareils