On les oublie dans un coin de notre maison depuis plusieurs mois. Que faire de nos vieux objets inutilisés? Dans la boutique et association Graoul’tri, en plein cœur du centre commercial Saint-Jacques de Metz, une quinzaine de bénévoles donnent une seconde vie à nos encombrants.

Repliant des vêtements à toute vitesse derrière le comptoir, la co-fondatrice et administratrice de la recyclerie, Sarah Letoille-Villeti , explique tout le processus de réparation au Graoul’tri.

L’histoire de la boutique commence en région parisienne. Sarah et sa collègue Brocéliande y travaillent dans un lieu de collecte, de revente d’objets d’occasions, appelée ressourcerie. Fin 2021, celles-ci se sont lancé un défi : créer l’équivalent à Metz.

En janvier 2022, Sarah et Brocéliande s’installent dans un local du Saint-Jacques, en tant que boutique éphémère. Ce point de vente temporaire n’est ouvert que pendant quelques mois. Cette année, le Graoul’tri y ouvre ses portes du 27 septembre au 25 novembre.

Bibelots, vaisselle, livres, textiles, tout y passe

Le collectif ne dispose pas d’un local fixe et assez grand. « On n’accepte pas les gros meubles, gros électroménagers, grosse encyclopédie », raconte Sarah. L’association attend donc d’en avoir avant d’accepter de stocker des plus grosses marchandises.

Réemployer plutôt que recycler

Le Graoul’tri n’est pas équipé pour recycler les objets. Les bénévoles de l’association se concentrent plutôt sur du réemploi. « Ce sont les éco-organismes qui s’occupent de recycler. Ils sont équipés pour. Ils transforment, par exemples des vêtements en isolant », précise-t-elle. Les éco-organismes, ce sont des structures à but non lucratif qui prennent en charge la fin de vie des équipements qui sont générés par des personnes responsables de la mise sur le marché de certains produits. Nous on va se concentrer sur la réparation, repriser quelque chose », ajoute-t-elle.

« Chaque bénévole peut s’occuper d’une partie des objets. Chacun va ouvrir un carton avec ce que les gens nous ont amené, les trier en fonction des catégories, les valoriser, les nettoyer s’il le faut et ensuite les remettre en rayon en mettant un prix dessus », explique Sarah.

« Valoriser ça peut vouloir dire réparé, nettoyé, ou bien impeccable donc à remettre dans le rayon. C’est amener l’objet à avoir plus de valeurs tout en restant sur des petits prix, tout le temps », déclare celle-ci.

En majorité, les vêtements sont les plus réemployés car « c’est ce que les gens donnent le plus ». Une tonne d’objets ont déjà été collectés pour la première saison dans la boutique éphémère. Mais 90% sont réemployés. Ce qui est jeté est « minime, par rapport à ce qu’on vend ou donne ».

Une boutique qui pourrait devenir fixe et pérenne

Ces prochaines années, l’association aimerait s’ancrer sept jours sur sept au cœur du Saint-Jacques, « il y aura des apports de dons avec peut-être plus tard des collectes à domicile pour les gens qui ne peuvent vraiment pas se déplacer ». Travailler main dans la main avec les éco-organismes, c’est aussi dans les projets. Jouets, textiles, électroniques, chaque éco-organisme est spécialisé dans une filiale particulière afin « qu’ils prennent les dons faits à l’association, pour ensuite les recycler ». L’objectif? Permettre d’avoir un taux de réemploi de ces objets plus élevé.

Marie Luthringer.