Valentin Belin n’a que 21 ans mais fait déjà partie des piliers des Jeunes Républicains de sa région. Mordu du travail, esprit critique et grand admirateur de Sarkozy, rencontre avec le prochain visage des Républicains.

« Enfin ! » C’est dans un soupir de soulagement que Valentin Belin pénètre dans le bureau du Premier ministre. Ce stage de deux semaines au sein du cabinet de Jean Castex, le jeune homme l’a obtenu au culot lors des Journées du patrimoine de l’an passé. Après lui avoir demandé une photo, l’échange se passe bien et Valentin est suffisamment convaincant pour que le chef du gouvernement lui donne son adresse mail. Voilà la consécration de plusieurs années d’engagement en politique. 

La chemise est blanche sans un faux pli, les lunettes noires affirment un regard sûr de lui et la montre au poignet gauche n’empêche pas des idées bien à droite. Une attitude qui ne passe pas inaperçue. Son appétence pour la politique, le jeune Républicain l’a découverte étant petit. C’est en rendant visite à son arrière-grand-mère, qu’il découvre ce qui deviendra par la suite sa passion. « Elle mettait toujours la chaîne LCP, je pense que, inconsciemment, ça a joué. »  À 12 ans, il effectue un stage dans la mairie de sa commune, en Vendée, où il crée l’assemblée des jeunes. Très vite, il se rend compte que la politique, c’est fait pour lui. Trois ans plus tard, il s’engage auprès des Républicains (LR) et la machine est lancée. Pourquoi s’engager à droite ? « Pour les valeurs de travail, de famille et de mérite. » 

Pierre Vitali, responsable des Jeunes Républicains de Vendée, côtoie Valentin sur le terrain. « Il fait preuve d’un engagement sans faille depuis le début. Il est là à toutes les élections, il milite, il communique, il est là tout le temps. » Un sentiment partagé par Léna Boukhelifa, pourtant militante pour le Mouvement des jeunes socialistes : « Valentin c’est le militant parfait. Tous les partis rêvent d’avoir un militant comme lui. » La jeune femme se rappelle tout de même d’un échange houleux avec son camarade de promo à propos du mariage pour tous. « On a clairement des idées différentes sur plein de sujets comme la sécurité, ce qu’est la France aujourd’hui, le mariage homosexuel… Mais malgré tout, les débats ont toujours été très respectueux. Il écoute les opinions différentes. »

Politiquement correct

En septembre dernier, l’étudiant quitte son ouest natal et fait sa rentrée en première année de master de communication politique et publique à l’université de Paris-Est Créteil. Dès son arrivée, son image d’homme de droite en tenue républicaine, Valentin Belin l’assume et l’affiche. « Physiquement c’est le cliché du mec de droite », analyse Léna Boukhelifa. Si la trentaine d’étudiants qui compose sa formation affirme des idéaux politiques différents, seuls trois d’entre eux soutiennent ouvertement Les Républicains. C’est le cas de Guillaume [le prénom a été modifié, ndlr], qui a très vite copiné avec le Vendéen. « Valentin a un esprit critique qui lui permet de commenter les propos de tous les professeurs, d’avoir un avis mais un avis qui peut changer. Il cherche toujours à pointer et à dépasser ses idées, surtout pour les confirmer, confie-t-il. C’est quelqu’un d’humainement très sympathique et généreux. » Humain, généreux, le militant sait aussi se détacher de cette image trop carrée. À 21 ans, celui que ses amis ont longtemps appelé « le président », aime souligner que sa vie ne se résume pas qu’à son combat politique. « Je fais la fête hein, je cours, je lis, je fais des choses simples… » Un monsieur (presque) tout le monde à l’emploi du temps de ministre. 

En plus de ses études et de son engagement auprès des Jeunes Républicains, Valentin suit attentivement la campagne de Valérie Pécresse, sa candidate fétiche à la primaire LR. Sur ses réseaux sociaux, le jeune homme ne cache pas son penchant pour la femme politique et n’hésite pas à la suivre lors de ses apparitions publiques. « Je soutiens Valérie Pécresse parce qu’elle a la solidité et la ténacité pour être présidente de la République. Elle s’est clairement détachée lors du premier débat, son programme est chiffré et très précis », argumente l’étudiant. Mais même si sa favorite ne remporte pas la primaire, Valentin est convaincu que « la droite gagnera la présidentielle » coûte que coûte. Sa préférence pour la présidente de la région Ile-de-France peut tout de même surprendre lorsqu’on observe son soutien, en avril dernier, à Guilhem Carayon, le très à droite nouveau patron des jeunes LR. 

Sa passion pour la politique, le jeune homme la transmet aussi à la radio. Depuis plus d’un an, il tient une chronique politique chez Dig Radio, radio locale en Vendée. En recevant Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains au Sénat, ou encore Sarah El Haïry, secrétaire d’État à la Jeunesse et à l’Engagement, le jeune homme continue de tracer son chemin vers les hautes sphères. Pourtant, à la question « quelle est votre ambition ultime ? », Valentin, déjà bien rôdé, répond : « Vous savez ce qu’on dit en politique ? Toujours y penser, ne jamais le dire… »

Suzanne JUSKO et Annabelle ROCHET