« Le temps ne diminue en aucune façon la culpabilité des assassins ». C’est ainsi que le chasseur de nazis, Efraim Zuroff a accueilli la nouvelle de l’arrestation de trois anciens gardiens présumés d’Auschwitz. Les hommes sont aujourd’hui détenus en hôpital carcéral tandis que les documents trouvés à leur domicile sont analysés par les enquêteurs. Retour sur cette opération qui pourrait conduire à de nouvelles condamnations.

Soupçonnés d’être d’anciens membres de la SS, la police militaire du IIIème Reich, les trois hommes âgés de 88, 92 et 94 ans, ont été arrêtés mercredi dans l’Etat de Bade-Wurtemberg, dans le Sud-Ouest de l’Allemagne. Des documents écrits et des photos ont été saisis et sont actuellement étudiés par la police criminelle afin d’en savoir plus sur leur implication dans les meurtres commis dans le plus connu des camps de concentration de Pologne. Les domiciles des cinq autres hommes qui auraient été « impliqués dans la mort de personnes détenues ou détournées dans le camp d’Auschwitz » sont également perquisitionnés dans l’Etat de Hesse dans le centre de l’Allemagne. Parmi ces huit hommes, un seul s’est exprimé et a reconnu avoir été présent à Auschwitz. Il nie cependant avoir participé de façon active aux crimes qui ont été commis en Pologne durant la Seconde Guerre mondiale.

Tolérance zéro

Une défense qui ne devrait pas suffire à lui éviter une condamnation, la législation allemande s’étant durcie depuis 2011 et le procès de John Demjanjuk. L’apatride d’origine ukrainienne, dont la participation aux meurtres de Sobibor n’a jamais pu être prouvée, a été condamné par le tribunal à cinq d’emprisonnement, son poste de garde suffisant à le rendre coupable des atrocités commises. La justice allemande a depuis élargie la qualification de « complicité de meurtre » aux personnes ayant des postes de subalternes et dont les implications n’étaient pas directes dans les crimes perpétués pendant la Seconde Guerre mondiale.

Une chasse aux Nazis rouverte

Ces différentes interventions se placent dans le cadre d’une opération visant à démasquer les anciens gardiens présumés de camps de concentration. Une nouvelle chasse aux Nazis qui résulte du transfert d’une quarantaine de dossiers aux parquets allemands par l’Office central pour l’élucidation des crimes du national-socialisme. Cet organisme, à l’origine de plus de 7 000 enquêtes, n’est pas habilité en matière d’accusation. Il a donc dû laisser les parquets compétents choisir de continuer ou non son enquête. Les arrestations ne devraient donc pas s’arrêter de sitôt.

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