La même recette, mais de meilleurs ingrédients. Voilà comment pourrait être résumé ce Sherlock Holmes : Jeux d’ombres, le second opus des aventures du célèbre détective signé Guy Ritchie.

Sherlock Holmes jeux d'ombre

Ne se limitant cette fois-ci pas qu’à Londres, cette suite se déroule sur fond de fortes tensions entre la France et l’Allemagne, quelques années avant la Première Guerre mondiale. De nombreux décès et attentats dans le monde entier, apparemment non liés, font réagir Sherlock Holmes. Ce dernier est persuadé que tout cela fait partie d’un vaste plan tissé par son rival le plus dangereux, le professeur James Moriarty. L’ennemi juré de notre héros, dont on ne voyait que la silhouette intrigante dans le premier opus, apparait ici au grand jour. Ce « Napoléon du crime » comme le désigne Holmes, n’a en effet pour seul but que de semer les graines du chaos et de déclencher le conflit.

sherlock_holmes_2___jeu_d_ombres11Reprenant quelque temps après les évènements du premier, ce second épisode introduit donc enfin le professeur, incarné par un Jared Harris dérangeant et dérangé à souhait. Il est aussi l’occasion d’y ajouter un autre personnage important de l’univers de Conan Doyle, le frère de Holmes, Mycroft, joué par le très convaincant Stephen Fry. Malgré cette utilisation plus poussée de l’univers de l’auteur écossais, dont on ne peut que se réjouir, Guy Ritchie se permet quelques libertés. Ces dernières, dont notamment un choix pour le moins fatal, pourront gêner les plus puristes. Rien de bien dramatique au final néanmoins.

Plus un film d’action qu’un film d’enquête

Ces légers écarts sont largement compensés par une action plus présente que dans le premier film. Plus nombreuses et surtout plus efficaces, certaines scènes d’actions coupent tout simplement le souffle. On pense tout particulièrement au passage de la poursuite dans la forêt. La variété, le choix et l’enchainement des plans est tout simplement maitrisé à la perfection. Couplés à cela, les ralentis chers à Guy Ritchie sont toujours utilisés à bon escient et on se retrouve bien souvent happé dans la scène. Impossible aussi de ne pas citer Hans Zimmer, dont la bande-son sert à merveille les moments les plus intenses. Les mêmes techniques que dans le premier film donc, mais décuplées. Peut-être un peu trop pourraient reprocher certains.

Cet ajout d’action compense un scénario en demi-teinte. Ce dernier semble en effet un peu flou et léger par moment. Les plans de Moriarty ne semblent pas toujours si géniaux et compliqués qu’ils devraient l’être. Les scènes d’enquêtes et d’observation de Holmes sont quant à elles un peu trop souvent capilotractées. Un détail qui ne dérangera que les plus cartésiens d’entre vous. Malgré cela, les deux heures passées devant la toile filent extrêmement vite, grâce à un rythme correctement dosé et à un voyage à travers l’Europe fort bien retranscrit ; tant niveau décors que costumes. Impossible enfin de ne pas parler du jeu d’acteurs impeccable.

Un duo élémentaire

19299297_ex2_vfAu-delà du « couple infernal» formé entre Holmes et son alter ego maléfique Moriarty, il ne faut pas oublier la paire originelle du film. Le duo Robert Downey Jr (Sherlock Holmes) et Jude Law (Dr Watson) fonctionne toujours à la perfection. L’alchimie et la complicité entre les deux personnages est parfaite et fait sourire et rire plus d’une fois. Les dialogues et répliques font mouche, même en version française.

« The end ? »

Malgré quelques légers détails, Sherlock Holmes : Jeux d’ombre est une bonne suite et un excellent film. La Warner a d’ailleurs confirmé la mise en route d’un 3e volet des aventures du détective de Conan Doyle. L’écriture du scénario sera assurée par un Drew Pierce pour le moins occupé, puisqu’on lui devra aussi celui du prochain Iron Man. Abonné aux héros, on lui doit notamment l’excellente série humoristique « No Heroics ». Il ne reste plus qu’à espérer que Guy Ritchie continue sur sa lancée et lui souhaiter qu’il parvienne à renouveler des ficelles qui commencent à se voir. Le tout sans pour autant s’égarer dans l’excès et chuter au détour du Reichenbach.

 

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Crédits photo : © Warner Bros