Alors que l’Europe retient son souffle et tente de trouver un accord sur « le cas Grec », Tasos Papadimitríou, étudiant grec, est plein de projets.

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« On va tout de même pas s’asseoir et attendre ! », s’exclame Tasos, souriant. Inaltérable optimiste, le jeune homme semble être né avec le sourire, et ne l’avoir jamais quitté depuis. Blond aux yeux bleus, gel dans les cheveux, vêtu d’un sweat-shirt gris, son look est détendu. Ce soir, il s’accorde quelques heures chez des copines, histoire de « s’aérer la tête » entre deux révisions d’examens.
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« Crise ou non, je n’ai jamais songé à fuir mon pays, mais plutôt à vivre dans plusieurs », confie-t-il en souriant. Le jeune homme a des rêves plein la tête et des fourmis dans les pieds. Il l’admet lui-même, impossible de tenir une heure en place. Ses copines en rient et n’hésitent pas à le qualifier d’hyperactif. Elénie, l’une de ses meilleures amies d’enfance, avoue l’admirer : «Il fait tout avec passion, travaille beaucoup et s’intéresse à énormément de choses ». A 21 ans, le jeune homme parle grec, anglais, français, russe, et un peu espagnol, finnois, et italien.
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« A chaque nouvelle langue que j’apprends, c’est comme si l’on m’offrait une nouvelle clef », explique-t-il, dans un français parfait. Son rêve : devenir diplomate. Pour cela, il suit depuis quatre ans une école de traduction. « C’est un plan que j’ai toujours eu et que je continue à avoir, mais c’est très dur ». Ambitieux, il envisage en plan B une carrière académique dans les langues. Pour leurs sonorités, parce qu’il adore ça, mais aussi car c’est le meilleur moyen de communiquer avec le monde.
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Que la Grèce reste dans l’union européenne, c’est essentiel pour lui. « Je suis fier d’être grec autant que d’être européen. Ca fait partie de moi ». Si les circonstances actuelles sont loin d’être propices au projet, il entend bien ne pas baisser les bras. La vie est devenue différente ces derniers temps en Grèce, le plus grand changement se fait surtout ressentir pour la classe moyenne, dont il fait partie. Les salaires et les retraites ont diminué considérablement, les sorties cinéma et les bières entre amis avec. « On apprend à vivre différemment,  à mieux réfléchir avant de dépenser ». Si les jeunes (15-24 ans) sont les premiers touchés, avec un taux de chômage qui frôle les 50% contre 20% pour le reste de la population, Tasos n’envisage pas de quitter son pays, mais entend bien voyager.

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L’an dernier, il était en Finlande en erasmus. Lorsqu’il parle de son expérience, il ne cesse de gesticuler d’enthousiasme, car, confie-t-il, elle lui a apporté beaucoup. « On croit que notre manière de vivre, de voir les choses, est universelle.  Là bas, j’ai découvert des caractéristiques propres à mon pays. L’amour de la bouffe (comme vous dîtes en France) la sociabilité, le climat, les relations entre les gens, la culture ; tout cela est très marqué en Grèce ». Le fait de vivre dans d’autres pays est, selon lui, la meilleure manière de pratiquer une langue, s’imprégner de la culture, de l’environnement, aller à la rencontre des gens.
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Généreux, il confie ne pas oublier ses amis grecs pour autant. Elénie, qui vit loin de lui depuis quatre ans, décrit cette façon qu’il a de toujours positiver, de motiver les gens à en faire autant, même à des milliers de kilomètres. Etre à l’écoute et transmettre la joie de vivre fait partie de lui. Prochaine escale : la France, où il poursuivra ses études de septembre à février prochain. L’occasion peut-être, de partir avec d’autres clefs en poche.
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