Le 31 janvier dernier, les chinois du monde entier fêtaient le Nouvel An marquant l’entrée dans l’année du cheval de bois. Le mandarin est la cinquième langue la plus apprise par les étudiants mais aussi par des personnes voulant découvrir la culture asiatique. Reportage.

16h00 – Metz. Les séries de récitations raisonnent dans les couloirs labyrinthiques des locaux de l’AFA, l’association franco-asiatique. Seul moyen d’assimiler la prononciation selon Bei Didelot Zhang. Arrivée en France il y a près de six mois, la professeur d’origine chinoise partage sa langue natale mais aussi sa culture. Thé et petits gâteaux chinois, pour passer un moment convivial. N’allait pas croire que ses élèves sont des enfants d’immigrés. Ils sont de tous les âges (la quarantaine bien tassée). Christian, Thierry, Pascal et Bophavann suivent deux heures de cours hebdomadaire pour apprendre la langue. Cahiers, trousses et lexiques sur les tables, ils sont motivés comme des écoliers. Pour la beauté de l’écriture, leur culture générale ou par obligation familiale.

37 000 élèves

Victime de leur succès, l’AFA a fait face à une explosion des inscriptions. D’un seul cours de quatre élèves en 2013, Bei dispense aujourd’hui des cours à trois classes de différents niveaux : débutant, intermédiaire et confirmé. Crée en 1976, l’AFA accueillait principalement des réfugiés cambodgiens, vietnamiens et des laotiens suite à l’invasion communiste provoquant les massacres du Pol Pot au Cambodge. Depuis, sa mission a changé. La cause : l’essor économique de la Chine et sa présence croissante sur la scène internationale. Les 3 000 caractères de la langue de l’Empire du milieu sont en vogue pour les français, de plus en plus nombreux à vouloir la maîtriser.  « Apprendre le chinois, c’est faire un pari sur l’avenir » déclare la directrice de l’association. En France, 37 000 collégiens et lycéens ont choisi le mandarin en seconde langue. 17 000 élèves l’apprennent aussi à distance, par le CNED. Les inscriptions scolaires ont augmenté de 400 % en 10 ans !