La Ruche qui dit oui de Metz vient de fêter sa deuxième année d’existence le vendredi 30 janvier. Cette initiative de circuit court entre consommateurs et producteurs séduit de plus en plus.

Tous les quinze jours, et ce depuis deux ans, de nombreux clients viennent récupérer leurs courses dans une petite salle de la maison diocésaine de Metz. Que ce soit des fruits, des légumes, de la viande, du fromage ou encore du pain, la Ruche qui dit oui met à disposition de ses adhérents une multitude de produits provenant directement des producteurs. Et pour célébrer son anniversaire, les responsables de l’association ont organisé, au cours de leur vente du vendredi 30 janvier, un buffet gourmand accompagné de quelques jeux.

Pour l’occasion, une dizaine de bénévoles et une soixante de consommateurs ont répondu à l’appel de Jean-Pierre Delannoy, responsable de la Ruche qui dit oui de Metz. « Vous voyez, il y a du monde, ça marche bien » sourit-il.

En circuit-court

Fonctionnant en circuit court, la Ruche qui dit oui propose à ses adhérents des produits bio ou issus de l’agriculture conventionnelle. Une sélection qui plaît aux consommateurs. « Je deviens de plus en plus exigeante sur la qualité des produits » raconte Dominique, une cliente, tout en se réjouissant des fruits et légumes qu’elle a devant les yeux. « Ceux des supermarchés laissent à désirer, ils sont flétris et on ne peut pas les conserver longtemps » explique-t-elle.

Un peu plus loin, une autre cliente rit avec l’un des producteurs présents. Venant régulièrement participer aux ventes de la Ruche qui dit oui à Metz, elle aime le côté convivial de ces moments. « Petit à petit, on fait connaissance. Cela permet de créer un lien entre l’agriculteur et nous, c’est plus agréable » raconte Marguerite. Car comme le dit Jean-Pierre Delannoy, l’esprit de ces rendez-vous, c’est bel et bien ce « contact entre les consommateurs et les producteurs ».

Des producteurs satisfaits

« Ce n’est quand même pas normal qu’un poireau à un euro, on l’achète trois euros au supermarché » s’irrite Denis. Comme lui, bon nombre de clients sont heureux de pouvoir bénéficier des distributions de produits en circuit court organisés par la Ruche qui dit oui. Mais ce sont surtout les producteurs qui sont satisfaits par ce genre d’initiative.

« C’est tout gagnant pour le producteur, et je crois que c’est pour ça qu’ils sont fidèles depuis deux ans » se réjouit Jean-Pierre Delannoy. Car en plus d’éviter de donner de l’argent aux grandes surfaces, les agriculteurs sont sûrs de repartir à vide. Contrairement aux marchés, ils reçoivent au-préalable une liste exacte de ce que les clients de la Ruche ont commandé.

La Ruche qui dit oui, un projet d’envergure nationale

  • La Ruche qui dit oui, c’est quoi ?

En 2011, une première ruche est créée à Toulouse. On en compte près de 700 aujourd’hui, dans toute la France mais aussi en Allemagne, en Angleterre, en Belgique, en Espagne ou encore en Italie. L’idée de départ était de créer une plateforme de vente en ligne permettant d’acheter des produits locaux de qualité et soutenir un fonctionnement agricole en circuit court, c’est-à-dire sans intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs.

  • Comment cela fonctionne ?

En principe, n’importe qui peut décider d’ouvrir une Ruche. Il peut s’agir d’un particulier, d’une association ou d’une entreprise. Il devient alors responsable de la Ruche, et s’occupe de contacter des producteurs dans un rayon de 250 kilomètres. Il s’occupe également du recrutement des membres. Ensuite, une sélection de produits fermiers, réservés aux adhérents, est diffusée sur le site de la Ruche qui dit oui. Les consommateurs ont six jours pour commander sur le site Internet, sans aucune obligation de le faire. Il existe cependant un minimum de commandes à atteindre pour que le producteur se déplace. Si le nombre est trop faible, la livraison ne se fait pas. Pour le reste, la Ruche fonctionne comme un drive. Chaque membre reçoit la liste de ses courses et du montant débité avant même la distribution.

  • Comment cela est-il financé ?

La Ruche qui dit oui fonctionne sans intermédiaire. Ce ne sont que des ventes directes par Internet, suivies d’une facturation du service. Dans chaque Ruche, les producteurs vendent directement leurs produits aux consommateurs. Ce sont eux qui fixent les prix. Ils paient ensuite les frais de service qui s’élèvent à 16,7% de leur chiffre d’affaires hors taxes. Cette somme est distribuée équitablement entre le responsable de la Ruche et la Ruche Mama, la société qui dirige le réseau.

  • Qui sont les producteurs ?

Plus de 4 000 agriculteurs et artisans locaux ont fait le choix de proposer leurs produits en circuit court. 35% des producteurs proposent des produits bio. Pour la prise de contact, c’est à Paris que tout se passe. Ceux qui souhaitent présenter leurs produits aux consommateurs de la Ruche qui dit oui envoient d’abord une proposition d’offre à la Ruche Mama.

  • Quels sont les objectifs ?

L’objectif principal de ce réseau est de continuer à valoriser du mieux possible la production agricole. Il tend également à optimiser la logistique et la collaboration entre les producteurs, le ciment d’un circuit court de distribution durable. Cette relation de proximité entre distributeurs, consommateurs et producteurs reste le principal atout de ces Ruches. “C’est aussi dans notre objectif, ne pas être simplement un distributeur”, conclut le responsable de la Ruche de Metz.