L’open de France se déroulait au golf national du 17 au 20 octobre. Une 103ème édition qui malgré un suspense haletant et une belle victoire belge fut décevante. La fréquentation du tournoi a été divisée par deux cette année, une situation prévisible avant même le début du tournoi.

Plus qu’un tournoi, l’Open de France est la vitrine du golf français. Un an après l’accueil de la Ryder cup et cinq avant celui des jeux olympiques, son avenir paraissait être au beau fixe. C’était sans compter sur une triste nouvelle. Le plus ancien tournoi de golf d’Europe continentale a perdu HNA son principal sponsor depuis des années. Un événement qui lui a fait perdre son statut de Rolex Series et causé une perte de l’intérêt du public.

Un problème de temps…

La perte de sa place dans les 8 tournois Rolex Series a entrainé un changement important. Anciennement disputé au mois de juin, il est désormais déplacé au mois d’octobre. Si cette période permet d’avoir des conditions de jeu propices au spectacle (vent, pluie, froid…) et pousse les joueurs dans leurs retranchements, il effraie de nombreux spectateurs.

Plus qu’un tournoi sportif, l’open de France était un événement prisé des familles pour son cadre et son environnement. On vient pour regarder mais aussi pour se balader et profiter de l’environnement. Une situation criante le dernier jour censé être la journée d’affluence et où les « ruffs » du golf national paraissaient bien vides. Au total, ce sont seulement 24 200 spectateurs qui ont suivi les joueurs pendant ces 4 jours contre 48 344 pour l’édition précédente.

… et d’argent

La dotation du tournoi a pris un sacré coup de massue. En passant de 7 à 1.6 millions, il perd clairement en attractivité. Les quelques grands noms qui participaient les années précédentes (Rahm, Poulter en 2017, Garcia, Justin Thomas en 2018) n’ont plus aucun intérêt à venir.

De plus, les propriétaires ont toujours refusé d’offrir des primes de départ pour attirer certains grands noms. C’est à dire qu’ils refusent de payer des joueurs avant même le début du tournoi. Résultats de cela, seulement trois « stars » sur la liste des inscrits, Noren tenant du titre, Olessen son dauphin et Bjorn capitaine de l’équipe européenne vainqueur de la dernière Ryder Cup. Une liste bien insuffisante pour créer l’engouement.

Beaucoup de tournois européens sont dans un cas similaire à celui de l’open de France aujourd’hui. Parmi eux, quelques un arrivent cependant à faire venir le public grâce à un élément, leurs joueurs nationaux. Chaque pays possédant un ou plusieurs grands noms réussit à faire venir les spectateurs en masse grâce à lui. Une situation qui parait bien lointaine pour le golf français.

Les français pas assez forts ?

Si, dans l’ensemble les résultats français ont été plutôt bons, l’engouement autour de nos joueurs est loin d’être au beau fixe. Malgré les bons résultats de Victor Perez cette année et sa belle 16e place finale, il n’a jamais été en mesure de jouer la gagne. Une situation qui, ajoutée au manque de grands noms ne pousse pas le spectateur occasionnel à s’intéresser aux tournois. On peut notamment se remémorer la victoire de Thomas Levet en 2009 qui avait permis de faire rayonner le tournoi en France. L’ascension du jeune prodige Victor Dubuisson sur le PGA Tour avait aussi permis d’attirer l’attention sur le tournoi. Malheureusement, peu de joueurs français pour ne pas dire aucun, ont ce pouvoir d’attractivité aujourd’hui.

Jeon Weon Ko et Charles Larcelet sont le futur du golf français.

Une lueur d’espoir apparaît cependant chez les jeunes. Les deux amateurs français Larcelet et Ko ont tous les deux pour leurs premières participations, rendus de bonnes cartes leur permettant de passer le cut. Des résultats pouvant laisser espérer qu’ils seront un jour les têtes d’affiches qui rempliront les tribunes du plus grand tournoi de golf français.