Olivier Curti est lycéen en terminale S à Schoeneck. Le week-end dernier, il a reçu, à l’Hôtel de ville de Paris, le troisième prix de la mémoire et du civisme. Rencontre avec un jeune homme qui voulait avant tout rendre hommage à des membres de sa famille qui ont été déportés durant la seconde guerre mondiale.

Dans son devoir de mémoire, Olivier a inséré plusieurs photos de l’album de famille, notamment celle de sa grand-mère lorsqu’elle était enfant.

C’est suite à un voyage organisé au camp d’Auschwitz au printemps dernier que le jeune homme a réalisé ce que l’on appelle un devoir de mémoire.

« La sortie a été subventionné par une association d’anciens combattants. En retour, si nous le souhaitions, nous pouvions rendre un devoir sur la visite que nous avions faite. » Le jeune homme s’attèle à la tache sans savoir qu’il participe en réalité à un concours. Il apprend alors, au mois de novembre, qu’il a obtenu le troisième prix de la mémoire et du civisme André Maginot. « Quand le proviseur me l’a annoncé, j’étais vraiment étonné. Je n’y croyais pas ! » Modeste, il ne prend même pas la peine d’en informer ses camarades de classe. « Nous sommes fiers de lui, déclare son père. C’est la preuve que la persévérance finit toujours par payer. Maintenant, on va viser le Bac avec mention ! »

Olivier a reçu son prix le week-end dernier, à l’Hôtel de ville de Paris, en présence de plusieurs personnalités telles que Francis Huster. Un peu nerveux, il a assisté à une messe aux Invalides et s’est rendu à l’Arc de Triomphe où la flamme du soldat inconnu a été ravivée.

De nombreux témoignages

Dans son dossier d’une vingtaine de pages, le lycéen a d’abord présenté le camp d’Auschwitz. Il a effectué de nombreuses recherches sur Internet et plus particulièrement sur la déportation. Après cela, il a rapporté plusieurs témoignages provenant de sa grand-mère. « Certaines personnes de sa famille et de son entourage ont été déportées là-bas, mais pas elle. Une seule amie en est revenue. Elle évoquait souvent les souvenirs qu’elle avait de la guerre, comme par exemple le fait que mon arrière grand-père devait porter un signe distinctif polonais ou que les magasins étaient vandalisés. » Olivier prend alors du temps en dehors des cours pour peaufiner son travail et tenter de se rappeler au mieux toutes les paroles de sa grand-mère sur les différents membres de sa famille. « Je suis contente d’avoir pu faire cela pour toutes ces personnes ; ainsi les témoignages ne vont pas se perdre. »

Le jeune homme souhaite aussi que la Shoah reste dans la mémoire collective et que plus jamais une telle horreur ne se reproduise. « Quand on voit à la télévision les reportages sur les camps, on se dit que c’est horrible. Mais une fois qu’on est sur place, à Auschwitz, qu’on voit les blocs où se trouvaient des innocents et tous leurs effets personnels comme les dentiers ou les cheveux, on en ressort autrement. Pour moi, les vrais héros de cette guerre, ce sont les soldats et bien sûr les survivants. »