Fidèles au poste, les 700 exposants de la 79ème édition de la FIM végètent en attendant les grosses affluences du week-end. Présentée  comme l’un des plus grands rassemblements de Lorraine, en semaine, ses allées restent bien vides… Seuls des habitués y èrent, à la recherche d’une nouveauté ou d’un petit verre à l’œil.

« Quatre joueurs du FC Metz viennent de rentrer », parade le vigile. Pourtant, malgré le fier palmarès du club messin, c’est loin d’être l’effervescence ce mercredi. En dépit de ses 210 000 visiteurs annuels, en pleine semaine, la Foire internationale de Metz (FIM) peine à afficher complet. Au rythme des allées parsemées, on croise bon nombre de personnes grisonnantes, venues plus par rituel que par envie. Se voir proposer « une nouveauté pour enlever le duvet du visage » n’est pas forcément du goût de tou(te)s par une belle journée d’octobre. Et à voir la mine déconfite de nombreux exposants, les visiteurs ne répondent n’y ne déboursent en nombre… Même la taverne extérieure est presque vide, malgré les chants paillards enjoués d’une jolie interprète.

« Des balayettes à chiottes »

Si Maurice et Jacky, venus de Dieuze, la soixantaine bien tassée, arguent que la FIM « c’est bien pour avoir des idées, se balader, goûter les charcuteries », Momo (pour les intimes) concède que c’est aussi « pour boire un coup à l’œil ». Réguliers de la foire messine, ils déplorent que ça se résume depuis des années à « des tables à repasser, des râpes à légumes et des balayettes à chiottes ».

En effet, pour les visiteurs avertis, rares sont les nouveautés dans le « hall de l’innovation ». Du coup, pour Marcel et Monique, qui vivent à 100 mètres (et ont des entrées gratuites), « c’est juste une petite sortie annuelle ». Si le mari et son effluve de vin affirment venir pour « l’ambiance », il est vite repris par sa femme « nous on vient pour la bouffe ».

Une équation qui fonctionne

Les stands dégustations sont certainement le principal attrait de la FIM. Du rhum à la turlute (savant mélange d’alcool de miel et d’agrumes), des épices aux bonbons, du chocolat à l’huile d’olive en passant par l’inévitable foie gras, … ils sont pléthore. Bon mangeur, à l’aube de sa trentaine, Jordane vient lui pour acheter du saucisson. « Au piment, aux olives, et le 3ème c’est les potes qui choisissent ».

Avec plus d’une vingtaine de vignerons présents, les amateurs de vins ne seront pas lésés. Pourtant, entre les visiteurs et les acheteurs une réelle distinction s’opère. Même Marcel qui s’y « connaît » achète rarement ici car « c’est plus cher et en plus, les foires au vin se terminent dans la région… ». Ce qui n’empêche les exposants de revenir d’année en année car ils ne sont « pas là pour rien ». « On est là pour gagner de l’argent, sinon on ne viendrait pas « , admet Bertrand Guindeuil.

A la recherche du terroir… et de sa voiture!

Pourtant, au crépuscule, les jeunes et un peu moins jeunes affluent. Pour eux, la FIM c’est également « une bonne ambiance » mais surtout « un after-work ». Fraîchement arrivé Pierre prétend que « c’est le moyen de découvrir le terroir et la tradition d’autres régions ou pays ».

Néanmoins, au fil des verres, il reconnaît qu’il vient pour « se délecter d’un nectar viticole gratuit ». Et il est loin d’être le seul. « On vient ici pour passer un bon moment et découvrir de bons vins gratuitement », convient Elodie. « A tel point que ça m’est déjà arrivé de ne plus retrouver ma voiture sur le parking… Merci la FIM! »

Bonne nouvelle pour ces œnophiles en devenir, avec le Mettis, ils peuvent désormais rentrer à moindres risques!