Plus d’un après sa mise en service, le Mettis peut se féliciter d’un premier bilan plus qu’honorable. Avec une fréquentation en hausse et une visibilité à l’internationale, le bus à haut niveau de service de Metz (BHNS) est une réussite… mais il reste quelques efforts à fournir.

Quel joli cadeau pour le Mettis ! Le bilan de sa première année d’utilisation s’est avéré plutôt convaincant. Près de 16,2 millions de voyageurs ont emprunté un transport en commun du réseau Le Met’ au cours de l’année écoulée. Soit une augmentation non négligeable pouvant s’expliquer par la mise en service du Mettis en octobre 2013.

Le bus à haut niveau de service de Metz transporte en ce moment « autour de 29 000 personnes payantes par jour » affirme Dominique Gros, maire de Metz, « mais on estime ce chiffre à 32 000 car il y a plus ou moins 10% de fraudeurs » complète-t-il. Malgré une fraude imputable à l’ouverture simultanée des portes et l’isolement en cabine du conducteur, les chiffres de la fréquentation sont corrects mais en deçà des 36 000 voyageurs quotidiens prévus.

« C’est un bon résultat mais insuffisant car on revient de très loin » reconnaît Marie-Anne Isler-Béguin, vice-présidente chargée de la mobilité à Metz Métropole.  Un léger retard attribuable à un « ancien réseau de transport en commun qui avait des difficultés car il était obsolète et peu attractif » explique-t-elle. Ce constat, elle n’est pas la seule à l’avoir effectuée.

Infographie Mettis

Mettis, une vitrine mondiale

Au début des années 2010, les élus de l’époque se sont penchés sur cette problématique pour faire émerger l’idée d’un nouveau mode de transport en commun. Après avoir hésité avec un tramway – comme son voisin nancéien -, Metz a opté pour un bus à haut niveau de service. « Ce type de transport avait l’avantage d’être moins coûteux, d’avoir des conséquences moindres sur la géographie de la ville et de pouvoir se mettre en place plus rapidement » raconte Marie-Anne Isler-Béguin. Si l’important réseau de chaleur du sous-sol de Metz était compliqué à déplacer, la nécessité financière a été l’argument principal pour faire pencher la balance. « On voulait finalement réussir une opération de type tramway sans y mettre les moyens » affirme Dominique Gros.

Commandé au début 2011 à l’industriel belge Van Hool, le Mettis est le « bébé » du maire de Metz. Ce dernier estime avoir eu « un rapport d’enfantement avec ce projet » tout en soulignant la difficulté « à tout imaginer, tout réaliser en un seul mandat, ce qui est assez compliqué à faire pour un transport en commun en site propre ». Après près de 3 ans de travaux ayant perturbé la vie des Messins et suscité la grogne de certains commerçants, le BHNS sillonne désormais les rues de Metz avec succès. A tel point que le Mettis est devenu la vitrine mondiale de ce type de transport en commun. Des dizaines de délégations en provenance de France et même du monde entier viennent se renseigner : Japon, Canada, Allemagne, Martinique, Guadeloupe… « Une délégation de Copenhague est attendue au mois de mars 2015 » complète Dominique Gros.

Fidéliser la clientèle

En somme, tout roule pour le Mettis. Les chiffres sont plutôt bons. Le projet attire à l’international. Toutefois, il persiste « encore une marge de progression » souligne Marie-Anne Isler-Béguin. Car si les usagers reviennent de plus en plus vers les transports en commun, il faut désormais les séduire et les fidéliser.

Le réseau Le Met’ dénombre une hausse de 67% des abonnements annuels par rapport à l’an passé notamment grâce à des tarifs préférentiels. Et dès le 1er janvier 2015, les Messins pourront profiter du post-paiement. A la manière des télépéages sur les autoroutes, « on payera uniquement ce que l’on consommera » explique Dominique Gros. Muni d’une carte « Simplicités », l’utilisateur n’aura plus besoin d’avoir un abonnement. Le coût de ses voyages lui sera déduit automatiquement par virement à la fin de chaque mois. Avec qui plus est, un tarif unitaire de seulement 1 euros 20.

[toggle title= »Flexo, les bus de nuit »]En même temps que le Mettis, des bus de nuits sont apparus en octobre 2013. Flexo est un système composé de 4 bus nocturnes. Les navettes desservent chacune une zone géographique et empruntent un itinéraire spécifique en fonction des demandes d’arrêts des voyageurs. De 22h30 à 00h30, il y a un départ à chaque heure au niveau de la place de la République, et ce, tous les jours. Une aubaine pour les Messins qui travaillent tard ou souhaitent tout simplement rester en ville pour prendre un verre avec des amis. [/toggle]