Dans un contexte de crise sociale, les chiffres de la pauvreté en Lorraine ont été présentés à l’Hôtel de région le 28 février. Des chiffres alarmants qui pointent la hausse significative du nombre de lorrains en difficulté.

 

Leur but était avant tout d’« alerter la population ». Quand Sylvie Mathieu, directrice de l’URIOPSS* Lorraine prend la parole, elle fait état d’une situation sans précédent dans la région. Parmi les bénéficiaires du Revenu de Solidarité Active (RSA) déjà. Leur nombre a augmenté de près de 2% entre septembre 2010 et septembre 2011. Ce sont 70 111 Lorrains qui reçoivent cette aide sociale de l’Etat français. Dans la salle des délibérations de l’Hôtel de région est dressée une liste de résultats, classés par type de pauvreté. Devant une cinquantaine de personnes : bénévoles, élus, simples spectateurs, les intervenants continuent de dresser le bilan. Chômage, surendettement, santé, les raisons sont multiples. L’INSEE** considère comme pauvre, toute personne vivant « sous le seuil de pauvreté ». Aujourd’hui en France, il est de 910€ par mois. La Meurthe-et-Moselle est, après Paris, le département le plus touché par cette crise. La Lorraine est, elle, au cinquième rang parmi les régions. Une situation qui inquiète le Conseil Economique, Social et Environnemental (CESE) de la région. Le secteur qui souffre le plus est l’emploi, comme dans de nombreuses régions.

152 640 demandeurs d’emplois au 1er janvier 2012

Le nombre de chômeurs lorrains sur l’année 2011 a progressé de 4,3%. La hausse est moins importante qu’au national (+5,6%). Le chômage de longue durée est également en hausse. Environ 55 000 demandeurs d’emplois depuis plus de trois ans contre 30 000 en octobre 2007. Dans le « Livre noir de la pauvreté en Lorraine », publié par l’URIOPSS, Sylvie Mathieu et le collectif Alerte font aussi référence au problème des travailleurs pauvres. Plus de 6% des salariés de la région ne pourraient pas vivre décemment de leur travail. Les collectifs présents mardi 28 février ont lancé un appel aux responsables de l’Etat. Quelques jours plus tard, le président des Restos du cœur déplorait l’absence de propositions contre la pauvreté de la part des candidats à la présidentielle.

Anthony Rivat

* Union Régionale Interfédérale des Organismes Privés Sanitaires & Sociaux

** Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques