Christian Lantenois, photographe pour L’Union a été agressé samedi 27 février dans le quartier Croix-Rouge, à Reims. Reconnaissable, c’est sa profession qui était visé à travers lui. Être journaliste en France est aujourd’hui devenu risqué.

Encore une agression. Encore une attaque contre la liberté de la presse. Cette fois, c’est un photographe qui a été touché. D’ailleurs, que serait un journal sans photos ? Les lecteurs en ont besoin pour visualiser l’information ou encore identifier les interlocuteurs. Tout comme les rédacteurs ont besoin de leurs photographes. Mais avec leur appareil photo en main, ces derniers sont plus facilement identifiables qu’un reporter portant carnet et stylo. Ils deviennent alors la cible des anti-journalistes. Christian Lantenois en a été la dernière victime.

Les journalistes blessés en manifestation par les forces de l’ordre, agressés par des Gilets Jaunes en colère, ou encore menacés sur les réseaux sociaux sont de plus en plus nombreux. De ce fait, en 2020, la France a perdu deux places au classement mondial de la liberté de la presse réalisé par Reporters sans frontières, reculant à la 34ième place.

La liste des reproches envers les journalistes est longue : manipulation de l’opinion, erreurs factuelles ou encore trop grande importance donnée au sensationnel. Selon le baromètre La Croix, 63% des Français pensent que les journalistes ne sont pas imperméables aux pressions des partis politiques et à celles du pouvoir. Enfin, beaucoup reprochent aux journalistes de couvrir l’actualité d’un territoire qu’ils ne connaissent pas toujours. Ce n’est pas le cas de Christian Lantenois qui est photographe à Reims pour L’Union depuis les années 1980 et connait parfaitement le quartier Croix-Rouge.

Finalement, cette profession dont le seul but est d’informer, est aujourd’hui en danger. Alors, les journalistes doivent-ils arrêter d’aller sur le terrain ? Surtout pas. Les photographes doivent-ils arrêter de couvrir l’actualité ? Surtout pas. Ne pas se plier devant les insultes et agressions est le seul moyen de défendre la liberté de la presse, pilier de notre démocratie.

Margaux Plisson