Le virus Ebola sévit depuis janvier en Guinée. Le 1er avril, l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) recensait déjà 127 cas suspects, dont 83 ayant entraîné la mort des personnes contaminées. Ces derniers jours le virus semble avoir passé les frontières pour gagner le Sierra Leone et le Liberia. Une épidémie qui affole toute la communauté internationale. 

La naissance d’un fléau

En 1976, c’est la première fois qu’on entend parler du virus Ebola. Des cas de fièvre hémorragique touchent la population de Nzara en République Démocratique du Congo, et de Yambuku au Soudan, sur les bords de la rivière Ebola. En une année seulement, le fléau fait 431 morts sur les 602 cas déclarés. Depuis, l’Afrique a connu plusieurs épisodes d’épidémies, parfois très virulentes. En 2003 par exemple, le taux de létalité atteint des records au Congo : 90% des malades décèdent ! Des chiffres effarants qui inquiètent beaucoup les autorités sanitaires.

De graves symptômes 

Les premiers signes de la maladie ne sont pas si différents d’une grippe ordinaire : forte fièvre, maux de tête, faiblesse musculaire et gorge irritée. Mais rapidement, ils sont suivis de symptômes bien plus sérieux tels que vomissements, diarrhées, éruptions cutanées et enfin insuffisances rénales et hépatiques. Parfois même, certains patients souffrent d’hémorragie interne ou externe. Transmis par les fluides corporels – sang, salive et sperme – le virus Ebola est l’un des plus contagieux au monde. Lorsqu’un sujet contracte  la maladie, les premiers symptômes apparaissent dans les 2 à 21 jours qui suivent. C’est la période d’incubation.

De l’animal à l’Homme

L’être humain n’est pas à l’origine de l’émergence de la maladie. Il n’est qu’un hôte pour le virus. Il l’attrape suite au contact avec un animal contaminé. Le plus souvent il s’agit de grands primates, d’antilopes ou de porcs qui eux-mêmes ont contracté la fièvre Ebola. A l’origine de la chaîne mortelle, les scientifiques s’accordent à penser que le coupable serait la chauve-souris frugivore. La répartition géographique des épidémies correspondrait tout à fait à la localisation des populations de chiroptères.

Méthodes de traitement  

Si le virus Ebola fait si peur, c’est justement parce qu’il ne se soigne pas. A ce jour, il n’existe aucun vaccin, ni aucun traitement pour guérir de cette maladie. Pourtant les chercheurs ne chôment pas pour trouver une solution. A l’INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) à Lyon, le Laboratoire P4 Jean Mérieux se consacre méticuleusement à cette tâche. Il s’agit d’une structure placée sous haut confinement, où les scientifiques étudient des pathogènes de type 4, les plus dangereux. Les virus manipulés sont extrêmement contagieux et nécessitent le niveau le plus élevé de sécurité biologique, afin d’éviter toute transmission. Pour ça, les chercheurs sont équipés d’un scaphandre, le laboratoire est dépressurisé avec un sas de décontamination à la sortie. Avec un tel degré de confinement, le laboratoire Jean Mérieux est le plus important d’Europe. On y analyse également des virus comme Marburg, Lassa ou Hendra par exemple.

Quand les chercheurs s’équipent avant d’entrer dans le Laboratoire P4, ça donne ça !

©Inserm

Guinée : l’épidémie refait surface

Depuis janvier 2014, le virus Ebola fait à nouveau parler de lui dans les journaux. Au vu du nombre de victimes comptabilisées en Guinée, il pourrait bien s’agir d’une épidémie aussi mortelle que celle qui avait sévit en République démocratique du Congo en 2007. Avec 83 décès pour 127 cas de fièvre hémorragique suspects, c’est la première fois que l’Afrique de l’Ouest est concernée. Et le fléau gagne du terrain, il atteint désormais les pays voisins. Ces derniers jours on a recensé 5 morts suspects en Sierra Leone et 6 au Liberia, dont 2 s’avèrent bien être liés au virus Ebola. D’après le journal Le Monde, il aurait même gagné le Mali. Inquiétée par la propagation de l’épidémie, l’OMS tire la sonnette d’alarme. Un laboratoire P4 mobile vient d’être déployé  en Guinée pour permettre de réaliser des diagnostics.

[toggle title= »Et la France dans tout ça ?« ]Si aucun cas n’a été détecté à ce jour, il n’est pas impossible que la France soit touchée par le virus. Dès lors qu’une personne provient de l’un des trois pays d’Afrique concernés, elle peut être porteuse du virus, parfois sans même le savoir, à cause de la période d’incubation. Mais pour diminuer les risques, le Ministère de la Santé préconise au corps médical de faire preuve de grande prudence. D’après le Pr. Malvy, spécialiste des maladies infectieuses et tropicales au CHU de Bordeaux, si un patient présente des symptômes douteux, il sera immédiatement isolé et conduit en service de maladies infectieuses. Là il fera l’objet d’analyse pour savoir si oui ou non il est victime de fièvre Ebola.

Alerte à Roissy

Ce matin le plan de vigilance mis en place sur les vols d’échange entre Conakry et Paris a déjà été mis à l’épreuve. L’équipe de bord a signalé la présence d’un passager très malade sur le vol Air France 727. Après avoir effectué les contrôles nécessaires, le Samu a annoncé qu’il s’agissait finalement d’une fausse alerte. Les passagers placés en quarantaine pendant plus de deux heures ont pu quitter l’appareil, soulagés.

Des contrôles fiables, voilà qui devrait nous rassurer. Mais en attendant que l’épidémie recule, le virus Ebola n’a pas fini de faire trembler.[/toggle]

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