Originaire d’Islande comme Björk ou les Sugarcubes, Jònsi est l’un de ces artistes venus du froid à entendre au moins une fois et qui permet d’entr’aperçevoir un univers onirique et inspirant.

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Sigur Ròs est, pour certains, l’un des groupes incontournables du début des années 2000. Formé en 1994 et mené par un chanteur à la voix de fausset, le groupe n’a malheureusement jamais connu le succès qu’il méritait. Jón Þór Birgisson dit « Jònsi », leader-chanteur du groupe leur a donné une réelle identité musicale : un style inimitable souvent qualifié à tort de post-rock qui leur a valu d’être sollicités pour de nombreuses bandes originales. Si le groupe a sorti un double album live en novembre dernier, celui-ci se trouve en « hiatus indéterminé »  depuis janvier 2010.

De son côté, Jònsi a continué son chemin. Parallèlement à Sigur Ròs, il a collaboré avec l’américain Alex Sommers pour produire un album instrumental en 2009, par la suite il a également annoncé la préparation d’un album solo pour début 2010.Jonsi

La nouvelle a surpris et enchanté la communauté de fans. Laissé seul aux commandes, l’Islandais ne pouvait que produire quelque chose d’exceptionnel. L’attente a été longue et c’est avec fébrilité qu’ils ont reçu, en avril 2010, les copies de ce Go tant attendu.

Dès les premières secondes de la galette, on sent une rupture, rien à voir avec la production aux tonalités obscures de Sigur Ròs, il y a quelque chose en plus. Jònsi a abandonné son islandais natal pour chanter en anglais, la surprise est heureuse et l’album y gagne une réelle identité. L’artiste nous dévoile un univers personnel et enfantin où les mélodies entêtantes et explosives se mêlent à des complaintes qui sont de véritables cris de détresse.

Certains fans de la première heure pourront ne pas accrocher à cette rapide alternance entre joie et tristesse, mais qu’à cela ne tienne, Jònsi assume pleinement ce virage et prend  aux tripes en dévoilant un chant coloré, onirique et enchanteur. Que ce soit avec Go Do, Boy Lilikoi ou encore avec Grow till tall, chaque chanson est un véritable bijou au style indéfinissable qui touche à la fois au rock, au symphonique et au progressif.

Si cet album est sans conteste l’un des disques de l’année 2010, il n’est cependant pas parfait. La batterie est très présente, trop, elle martèle constamment et la voix de Jonsi peine parfois à se faire entendre. Frustrant. Un autre problème gâche un peu le plaisir, par moments les basses saturent, en particulier sur Animal Arithmetic et donnent une impression d’approximation.

L’expérience reste néanmoins unique et on reviendra souvent sur cet album et avec plaisir car si la vie devait avoir une B.O. ce serait celle-là.