Depuis l’attentat survenu au siège de Charlie Hebdo le 7 janvier, on ne compte plus les hommages et les messages de soutien. Il n’a pas fallu plus de temps pour que les complotistes se réveillent et diffusent leurs théories délirantes. 

Un son lugubre de kalachnikov, 17 morts, une France qui se soulève et dans tout ça, les complotistes qui se pointent joyeusement sur la scène médiatique et les réseaux sociaux pour diffuser leurs théories abracadabrantes.  Mais après tout, ils se donnent tant de mal qu’il serait dommage de se priver de la  discussion de leurs raisonnements.

  • Le 7 janvier = 7/1 = 1/7 = numéro de la police. Logique

Chez les complotistes, les mathématiques ont la cote. On se souvient alors de la pertinence de leurs arguments lors des attentats aux Etats-Unis : 9 septembre = 11/9 = 9/11 = numéro de la police. Logique, encore une fois.

  • L’histoire de la carte d’identité, « faut pas nous prendre pour des cons »

Tous les détails ont leur importance, notamment l’oubli de la carte d’identité d’un des frères Kouachi. Après tout, si l’on envisage de commettre un attentat, pourquoi est-ce qu’on aurait l’idée de prendre ses papiers d’identité avec ? Jean-Marie Le Pen y va d’ailleurs de son analyse aussi, tout en profondeur : « On nous dit maintenant que ces terroristes sont juste des idiots. Toute l’opération porte la signature de services secrets. Je ne dis pas que les autorités françaises sont derrière ce crime, mais qu’ils ont pu avoir permis qu’il ait lieu. »

  • Le policier, qui dit « chef »

Evidemment, le fait que ce policier soit mort ne suffit pas. Quand l’agent des forces de l’ordre s’écroule au sol et crie « c’est bon chef », les esprits aiguisés se mettent aussitôt en marche : forcément ce policier n’a pas dit ce qui lui passait par la tête pour sauver sa peau, il était sans nul doute un allié des deux terroristes. Cela va de soi.

  • Les Juifs, « c’est leur faute c’est sûr »

A la première place du palmarès, la théorie selon laquelle le tracé de la marche républicaine du 11 janvier correspond aux frontières d’Israël. Mais pourquoi n’y a-t-on pas pensé ?

Israel
Et si plusieurs médias et spécialistes ont cru bon de démonter point par point ces analyses complotistes, les adeptes n’en démordent pas. Ce n’est qu’une stratégie de plus pour les discréditer, c’est certain. Au-delà de ceux qui mettent ces élucubrations en évidence, ceux qui y adhèrent n’hésitent pas à le montrer sur Twitter par exemple. Entre les « oui mais », le simple doute, et les fervents défenseurs de la théorie du complot, il n’y a qu’un pas.

Et sur le Saulcy, on en pense quoi ?

Certes, la toile présente son lot de complotistes, mais en est-il de même pour les étudiants de Metz ? Dans les couloirs, au coin clopes ou devant le bâtiment, les avis divergent.

« Un jeune sur cinq croit à la théorie du complot »

La Ministre de l’Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem est intervenue à ce sujet jeudi 15 janvier derrière le micro de RTL. Les jeunes seraient les plus faibles face à ces théories. Une approche que Gérald Bronner, spécialiste de la distinction entre croyances et savoirs, confirme au Figaro : « Sur la jeunesse en générale et la théorie du complot, il n’y a pas de données scientifiques. Mais une chose est certaine, les jeunes consultent plus internet pour s’informer que les autres catégories de la société. Ils sont donc plus exposés et plus sensibles à la dérégulation du marché de l’information et à la disponibilité de tout et n’importe quoi sur internet. »