Finaliste malheureux de l’Open de Moselle dimanche 25 septembre, Alexander Bublik a vécu sa deuxième finale d’un tournoi français après son titre à Montpellier en février. Le Kazakh brille sur les courts tricolores plus qu’ailleurs, si bien que l’Hexagone est devenu « sa deuxième maison».  

Showman aux limites de l’arrogance, provocateur à la limite d’être mauvais joueur, Alexander Bublik n’est pas le genre à avoir les faveurs du public français. C’est sous les sifflets du public qu’il est rentré pour affronter le Danois Holger Rune, en quarts de finale de l’Open de Moselle. Il ne s’en est pas pour autant laissé décontenancer. 

Habillé tout en noir, Bublik avait la tenue adéquate pour endosser le rôle de vilain contre l’étoile montante du tennis révélée lors de Roland-Garros en mai dernier. 

Vainqueur de Rune et Wawrinka

Tout de noir vêtu, Bublik a endossé avec plaisir le costume du méchant dans sa confrontation avec Holger Rune.

Malgré un public rangé derrière Rune, le 44e joueur mondial au classement ATP s’est imposé 6-3, 5-7, 6-4 en à peine plus de deux heures, poussant la pépite scandinave à bout. Ce succès lui a permis d’accéder à une nouvelle finale en France cette année. En effet, Stan Wawrinka, amoindri par une blessure au mollet, n’a pas pu défendre ses chances en demi-finale. Un nouvelle ligne sur son CV après sa victoire à l’Open de Montpellier, son premier titre sur le circuit ATP, début février. 

Avec sa finale du tournoi de doubles de Roland-Garros 2021, le Kazakh de 25 ans a fait l’essentiel de son palmarès sur les courts de l’Hexagone. « Je crois que la France est ma seconde maison maintenant » confirmait le Kazakh en interview d’après-match. « J’adore jouer dans ce pays magnifique et devant ces foules passionnées. »

Son tempérament fantasque s’accorde parfaitement avec ces ambiances enflammées. Bublik semble prendre un malin plaisir à jouer avec la foule, allant jusqu’à contester les décisions vidéos d’un « Non c’est pas possible !  » résonnant dans toute l’arène. Le Kazakh déclenchait alors une bronca bon enfant dans les gradins sans se départir de son sourire taquin. Il poursuivra ses facéties jusqu’à sa finale perdue 6-7 (7/3), 2-6 face à l’Italien Lorenzo Sonego.

Le fléau des Français

Si l’atmosphère lui correspond, Sasha, comme on le surnomme sur le circuit du tennis mondial, prend aussi un malin plaisir à martyriser les Français. En dix-sept matches contre des tennismen tricolores, il a réussi à en remporter onze. Un ratio de victoire de 65 % ! Aucun ressortissant français n’a l’avantage en termes de confrontations directes contre lui à l’exception de Arthur Rinderknech. À part les Etats-Unis (22 matches), la France est la nation contre laquelle il a le plus joué, et contre laquelle il a le plus gagné. De quoi en faire un joueur que le pays du chauvinisme prend plaisir à détester. 

Enfin presque, car, déjà, lors de son titre montpelliérain, il s’étonnait de l’affection du public bleu-blanc-rouge. « Je n’ai aucune idée de pourquoi les Français m’aiment. Je ne parle pas la langue et je ne suis pas très gentil » déclarait-il alors.

Les deux adversaires sont sortis sous les applaudissements du public

Habitant à Monaco et avec une licence dans un club français, Bublik est pourtant loin d’être un étranger en France. Avec son jeu, il a renversé une nouvelle fois les cœurs messins. Tout le central était debout pour applaudir sa performance à la fin du match.