Laurent Hénart, chef de file UMP a laissé penser cette semaine qu’il ne siègerait pas au conseil régional en cas de défaite. Une erreur politique qui conforte la position favorable de la gauche réunie autour de Jean Pierre Masseret

 

Jean Louis Borloo est la seule personnalité d’envergure nationale de la majorité venue cette semaine apporter son soutien à la droite dans l’entre deux tours. Le ministre de l’Ecologie est aussi le président du Parti Radical, la formation alliée à l’UMP dont Hénart est le secrétaire général. Dimanche soir, la droite annonçait pourtant un rythme infernal d’actions pour mobiliser les abstentionnistes. Strict minimum en Lorraine : en dehors de la traditionnelle distribution des tracts sur les marchés, on a enregistré une seule action dans chaque département. Signe des temps, dès mercredi soir une question a pris le dessus: Laurent Hénart va-t-il siéger au conseil régional? Lors du débat radiophonique de France Bleu Lorraine Nord, il n’a pas répondu par l’affirmative. Erreur stratégique ou sincérité réaliste? Jeudi soir sur France 3 Lorraine, il n’a pas levé l’ambiguïté. Au contraire, Le Républicain Lorrain et d’autres confrères lui prêtent de plus en plus la volonté de préférer à la Région la ville de Nancy dont il est l’adjoint au maire. L’une des rares communes où sa liste a réalisé un bon score dimanche dernier. Sur les raisons de l’abstention, plusieurs Nancéiens ont laissé entendre qu’ils ne voulaient pas voir leur élu quitter Nancy pour aller travailler à Metz. A l’opposé, La Semaine évoque un syndrome de la Place Stanislas. L’hebdomadaire lorrain note qu’à une exception près, les personnalités de Nancy n’ont jamais réussi à se faire élire à la tète du Conseil Régional. La Moselle, de loin le plus important bassin électoral de la Région est elle à ce point, peu ouverte au partage du pouvoir régional ? La réponse est non, Gérard Longuet, élu de la Meuse a dirigé le Conseil Régional(1992-2004). Mais où est justement passé Gérard Longuet ? Avec des motivations variées, les caciques de la droite lorraine ont été peu actifs au cours de cette campagne. L’abstention est essentiellement le fait de l’électorat de droite. Le Front National (qui a perdu plus de 50000 électeurs) doit son résultat à l’abstention UMP. Avec 3, 63%, les écologistes lorrains ont, en position de faiblesse, rejoint la liste de Jean Pierre Masseret. A la différence des autres régions, ils ont très peu capitalisé le bon résultat des européennes. Jean Pierre Masseret devrait, sauf miracle, sortir de cette élection avec une meilleure légitimité. S’il avait profité des divisons de la droite en 2004, il veut être l’homme qui a dominé ses concurrents en 2010. Il se dit disposé à mener jusqu’au bout son mandat de quatre ans. Une manière de démentir la rumeur sur sa volonté de conserver le poste de sénateur après les sénatoriales, en passant la Région à Michel Dinet, l’actuel président du conseil général de Meurthe et Moselle. Une disposition interne du PS pourrait bientôt interdire le cumul des mandats. A la veille du scrutin, le scénario semble connu d’avance. Le tournage a lieu ce dimanche dans les bureaux de vote.