Vincent Herbuvaux est étudiant à Nancy. C’est un jeune homme de 21 ans précoce en politique : première manifestation à 15 ans, candidat aux cantonales en 2011 et adhérent aux Jeunes Ecologistes après le bac. Il en est aujourd’hui le coordinateur fédéral.

vincent_coloVincent occupe le devant de la scène des Jeunes Ecologistes (DR)

Pourquoi s’implique-t-on à cet âge-là dans un parti ?
C’est important que tous les âges s’impliquent en politique. Ils représentent le visage de la société. Par exemple, il n’y a plus que des vieux au Sénat et ils n’ont  plus aucune compréhension du monde actuel. Moi, j’avais un deal avec mes parents. Je ne rejoignais pas le parti si je n’avais pas le bac. Trois jours plus tard, je signais. Je veux vraiment changer le monde et apporter ma pierre à l’édifice.

Quelles sont vos missions en tant que coordinateur fédéral des Jeunes Ecologistes ?
Une de mes missions est de faire la liaison entre les groupes locaux du parti et le national. J’appelle les coordinateurs pour régler les petits problèmes avec le parti ou avec d’autres organisations. Mon autre fonction est d’organiser des événements fédéraux comme des rencontres au niveau national. Là je gère le lieu, les inscriptions et les intervenants.

Pourquoi Europe Ecologie – Les Verts (EELV) ?
En partie parce que mes parents m’ont sensibilisés tôt à la politique. De plus au lycée, je me suis rapproché de l’extrême gauche, mais j’ai été déçu par l’absence de réponses. Je voulais faire évoluer la société au jour le jour. Et les sujets de société, d’environnement et d’économie, je les retrouvais chez Les Verts. C’est le meilleur équilibre pour moi.

Quels sujets vous tiennent le plus à cœur ?
La défense de la démocratie, la lutte contre les inégalités et la discrimination. Ainsi que l’égalité au niveau de l’éducation. Je m’intéresse aussi aux questions environnementales et aux ressources énergétiques. C’est le nucléaire qui me révolte le plus. De par sa dangerosité, ses problèmes économiques et le fait qu’on le cache. C’est pour ça qu’il faut continuer de communiquer avec les gens pour les sensibiliser. S’informer, c’est résister.

On peut dire que vous êtes un « révolté » de la société ?
Oui, complètement. Les premiers déclencheurs ont été lors de la réforme Fillon des retraites en 2002. J’étais au collège et c’était ma première manifestation. Ensuite, ça a été au lycée avec le CPE. J’étais sur le devant de la scène à tenir le mégaphone. C’était le début de mon engagement syndical – car au lycée avec des copains on avait créé un petit syndicat – puis politique.

Quels messages voulez-vous faire passer ?
Je voudrais atteindre le public le plus large possible pour discuter de certains problèmes dans la société. Leur dire que des changements sont possibles si on se rassemble. Il faut se reprendre en main et éviter la rupture entre la politique et les citoyens. Ces derniers doivent se réapproprier la politique. Pour y parvenir, il faut aller dans la rue et discuter avec les gens. Pas comme les ministres qui restent dans leur palais doré et qui n’arrêtent pas la langue de bois.

Observez-vous une recrudescence de l’engagement des jeunes à EELV ?
Notre structure de jeunesse est en grand développement. Beaucoup de jeunes rejoignent le parti. Je pense que notre message politique est nouveau et répond aux attentes des gens. De plus, on enregistre les scores les plus importants chez les moins de 30 ans. Les Jeunes Ecologistes sont amenés à se développer.

Certains qualifient le parti d’utopiste, que leur répondez-vous ? Heureusement qu’on est utopiste ! Aujourd’hui, on s’occupe des questions d’environnement, on en prend soin, et on remet en cause le nucléaire. En 1970, quand le parti a été créé, ces choses étaient impensables. Sur ces points-là, le parti est très novateur.