ll aura fallu onze années pour que Marly se conforme à la loi. Impopulaire, la construction d’une aire d’accueil des gens du voyage est pourtant obligatoire.

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L’aire d’accueil devrait être opérationnelle dans les prochains jours

« Pour être franc, je l’ai fait parce que je n’avais pas le choix ». Le maire de Marly, Thierry Hory, n’avait pas envisagé la construction d’une aire d’accueil des gens du voyage. Mais la loi Gayssot impose, depuis 2000, aux communes de plus de cinq mille habitants,un terrain de trente emplacements pour les accueillir.

« Si je ne le faisais pas avant le 4 mai 2008, je perdais les aides de l’Etat !» A partir de cette date, la construction de cet équipement n’est plus subventionnée par l’Etat et peut être imposée par la préfecture, qui choisit son emplacement. Dès son élection en avril 2008, le maire de Marly se saisit du dossier, jusque là boudé par l’ancienne équipe municipale. Jugé indésirable, l’équipement est difficile à faire accepter aux riverains. Thierry Hory, pour éviter le mécontentement de ses administrés, a expliqué le projet lors d’une réunion publique. Il n’a pas rencontré de problèmes majeurs.

« Pourquoi reviendrait-il aux villes de payer, alors que la situation devrait être gérée par l’Etat ? J’aurais préféré utiliser cet argent pour une activité culturelle ! », déplore Thierry Hory. Une telle installation coûte environ un million d’euros, somme conséquente pour une commune de seulement dix mille habitants. « Montigny-lès-Metz devait aussi créer une aire. On a décidé de s’associer : Marly accueille l’installation, Montigny finance 75% de la construction et du fonctionnement. Ça arrangeait tout le monde finalement». En proposant ce projet au préfet, ils sont parvenus à négocier quarante places au lieu de soixante. Cette économie leur permet d’améliorer le confort des installations et d’y ajouter un gardien pour assurer le bon fonctionnement de l’aire.

L’été dernier, entre cent cinquante et deux cent caravanes s’étaient installées sur des terrains non adaptés. Maintenant que la mairie de Marly est dans les règles, les habitants n’auront plus à revivre les nuisances dues au manque d’infrastructure. Disposer de cette aire d’accueil renforce les possibilités de recours en justice du maire en permettant l’évacuation des campements « sauvages ». Un droit que Thierry Hory compte bien utiliser.