Au lendemain de la création du parti « Europe Ecologie – Les Verts », le Mosellan Guy Harau, chef de file des écologistes au Conseil régional de Lorraine, reconnait que l’unification n’est pas achevée.

Vets_photo_finalGuy Harau, leader du groupe « Europe Ecologie » au Conseil régional de Lorraine.

 

Samedi dernier, vous avez participé aux Assises constituantes des écologistes à Lyon qui ont donné naissance au nouveau parti Europe Ecologie – Les Verts. La famille écolo est-elle enfin réunie ?

« On voit dans nos fédérations que beaucoup de gens veulent une union de la mouvance écologiste. Samedi, 2000 personnes étaient présentes, et de nombreux mouvements étaient représentés. Mais on a encore besoin de construire. Au printemps 2011, il y aura un congrès constituant avec la rédaction des statuts et la présentation de projets. D’ici là, des commissions débattront des questions d’écologie, de transports… »

Pourtant, Corinne Lepage, présidente de Cap 21, juge le nouveau parti trop à gauche et n’est pas venue à Lyon. Et Daniel Cohn-Bendit a récemment encore accusé les Verts de « sectarisme »…

« Cohn-Bendit était présent à Lyon et est revenu à de meilleurs sentiments. Il a vu que nous avions avancé sur beaucoup de choses. Pour moi, il serait dommage que le nouveau parti  n’entende pas son message : on a besoin de son impulsion et de ses idées. Concernant Cap 21, plusieurs militants de Lorraine étaient présents, dont leur représentante régionale. Corinne Lepage n’est pas forcément suivie par sa base. Je ne comprends pas, elle s’enferme dans une position personnelle. Je ne sais pas où elle va… »

Avec des personnalités aussi différentes que Daniel Cohn-Bendit, Cécile Duflot ou José Bové, quel candidat pourrait réunir la famille écologiste pour la présidentielle de 2012 ?

« La question se posera en 2011 et, pour le moment, Eva Joly est un choix assez consensuel au sein du parti. Elle n’est pas issue du courant écologiste mais est porteuse de sincérité. Cela dit, elle doit encore travailler sur les questions en rapport avec l’écologie comme la question du nucléaire par exemple. »

Suite aux élections de mars dernier, Europe-Ecologie (9.2%) a intégré l’exécutif du Conseil régional de Lorraine dirigé par une majorité de gauche. Quels sont vos projets ?

« Nous avons quatre délégués dans l’exécutif sur une vingtaine. En tant que délégué à la mobilité transfrontalière, je suis en train de travailler sur une utilisation renforcée du TER, en concertation avec le Luxembourg et l’Allemagne. Au niveau du logement, nous avons des projets de construction d’immeubles à basse consommation en liaison avec des entreprises locales. De façon générale, les besoins de la Lorraine sont tels que cela suppose des travaux d’un coût de plusieurs milliards d’euros. C’est une opportunité pour les entrepreneurs locaux. »

Comment voyez-vous les élections cantonales de mars 2011 ?

« Ce sera difficile car le département de la Moselle est ancré à droite. Dans certains cantons, la gauche atteignait un score maximal de 15% aux dernières élections… Nous avons tout de même des possibilités sur quelques cantons. A Metz, à Marange-Silvange ou à Sarrebourg, où un potentiel écologiste existe. Sur les 26 cantons concernés par les prochaines élections, nous devrions présenter des candidats dans une vingtaine d’entre eux. »

Concernant les élections sénatoriales de septembre 2011, vous présenterez votre propre liste face à celle du PS. Pourquoi ?

« En tant que troisième force politique du pays, nous devons être présent dans toutes les élections. Ce sera difficile car nous n’avons pas beaucoup d’élus locaux, et ce sont eux qui élisent les sénateurs. Mais la région Lorraine compte plusieurs milliers d’élus non-encartés, notamment les maires des petites communes,  sensibles à nos préoccupations. »