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Il faut croire qu’Elodie G. était présente « à l’insu de son plein gré » mardi 2 novembre au tribunal correctionnel de Metz. La jeune femme a été reconnue coupable de complicité de vol en réunion avec effraction dans un snack-bar à Mittersheim et ainsi condamnée à deux mois d’emprisonnement avec sursis.

« Je reconnais que je suis un peu complice » avoue à demi-mot Elodie G., apeurée par le regard inquisiteur des juges. « Vous pouvez le répéter à Madame la Juge? Ça veut dire quoi? » vocifère le procureur qui perd peu à peu son calme. La jeune femme de 22 ans, déstabilisée, marmonne qu’elle n’a fait qu’attendre ses deux amis, entrés dans le snack-bar pour dit-elle « manger un kebab ». L’un des deux, Jordan S., affirmait connaître le gérant et posséder les clés. « Mais dans votre déposition vous avez assuré qu’ils avaient pénétré par la fenêtre. Étrange pour quelqu’un qui déclare avoir les clés. Ça ne vous a pas semblé suspect ? » s’étonne la Juge. Elodie G. bredouille « Oui, c’est vrai ».

Ils entrent par la fenêtre

Au petit matin du 8 juillet 2009, après une soirée arrosée, Elodie G., Jordan S. et Emmanuel B. se retrouvent en voiture et Jordan S. propose d’aller chercher un kebab dans un snack qu’ils connaissent bien à Mittersheim (près de Sarrebourg). Il est quatre heures du matin, le snack est fermé mais Jordan S. affirme posséder les clés et propose à ses amis de s’y introduire tout de même. Emmanuel B. le suit, tandis qu’Elodie G., la conductrice, reste dans la voiture. Les deux hommes entrent par une des fenêtres du restaurant après l’avoir fracturé ce qui n’étonne visiblement pas Elodie G.. Les deux comparses soustraient 200 euros dans la caisse. Quand ils ressortent, Elodie G. ne paraît pas réaliser le larcin commis par ses amis. Ces derniers l’accuseront plus tard d’avoir été au courant de leur projet de vol et d’avoir fait le guet pendant celui-ci. Ce que la jeune femme réfute.

Prévenu par un voisin, le fils du propriétaire arrive et reconnaît Jordan S. alors qu’il est déjà dehors. La gendarmerie également prévenue, arrive et relève les identités des trois amis qui repartent, faute de preuves. Pourtant, suite à une perquisition effectuée au domicile d’Emmanuel B., les gendarmes démontreront que les trois jeunes gens étaient les auteurs du larcin.

« Un manque de jugeote »

Au tribunal, Elodie G. se justifie mais semble mal à l’aise devant le gérant du snack-bar qu’elle connaît personnellement. Devant les multiples interrogations du juge, elle lâche, sous pression, « Je le reconnais, j’ai fait le guet sans le vouloir », ce qui ne manque pas d’agacer le procureur: « Comment ? A l’insu de votre plein gré, c’est ça ? Mais Madame, vous manquez terriblement de jugeote ! ». Les juges esquissent un sourire. Il requiert trois mois avec sursis. Vient la plaidoirie de l’avocat d’Elodie G. : « Compte tenu de sa situation familiale -elle est mariée et a un bébé- il était impossible pour ma cliente d’être complice de ce larcin ». Mais cet argument n’a pas réussi à convaincre les juges de l’ innocence de la jeune maman qui est condamnée à deux mois d’emprisonnement avec sursis. Elle devra en outre rembourser 200 euros au gérant du snack-bar.