Depuis deux ans, Régis Andres confectionne avec soins des friandises pour chiens et chats tout en sillonnant la route à bord d’un food truck. La prochaine étape ? Étendre la distribution à toute la France.

Son esprit a fait tilt, comme ça, d’un coup. Régis Andres tombe sur un reportage consacré à la fabrication des croquettes pour chiens et chats. Et là, c’est le choc : « J’étais scandalisé de voir les produits qu’ils utilisent, surtout pour les friandises. Ce sont principalement des sous produits comme des plumes, de la peau ou des os. » Alors le comptable de formation n’hésite pas une seconde et commence à cuisiner ses propres gourmandises. Muffins aux cranberries, biscuits poulet-parmesan et pâtisseries spécial Halloween. Autant être clair, Régis ne fait pas dans la demi-mesure. Et pour cause: « S’il y a autant de maladies intestinales chez les animaux, ça vient probablement de l’alimentation », présume le trentenaire, barbe rousse hipster et crane rasé. L’aventure Truffes Dorées commence !

truffes dorées
© Truffes Dorées

Les chats préfèrent jouer avec

Côté chiens, 98% acceptent sans hésitation les friandises. Pour les chats, c’est un chouïa plus compliqué. « Ils préfèrent jouer avec ! Ensuite, ils vont les manger », constate Régis. Malicieux. Son best-seller ? Les muffins. Plus moelleux. Plus frais. Plus facile à dévorer. Mais les biscuits secs ont aussi la côte. « Ils sont très bons pour le détartrage des dents par exemple », avant d’ajouter : « ça permet de ne pas utiliser de produits bizarres pour les nettoyer. Deux vétérinaires nous l’ont confirmé. » Tous ses produits sont mitonnés avec des aliments frais. Et nobles. « J’utilise du poulet, du boeuf et du poisson. Je ne rajoute rien à mes gâteaux. Je préfère qu’un animal refuse de manger que de l’empoisonner », confie l’insolite pâtissier. Côté prix, on est loin des sommes exorbitantes que certains maîtres dépensent pour leurs toutous. Ici, c’est entre 1 et 3 euros la friandise. En moins de deux ans, Truffes Dorées à réussi à fidéliser « environ 300 clients », à qui il rend visite avec son camion équipé tout au long de la semaine. Où ? À Thionville, Joeuf, Hayange, Briey ou encore Kœnigsmacker. 

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Conquérir la France

« Arrêter de nous emmerder avec vos chiens et chats et occupez-vous des êtres humains, il y assez  de misère dans le monde. » Cette phrase, résumée par Régis, synthétise les reproches acerbes auxquels il doit faire face. Saisissant. « Ces personnes ont le droit d’avoir cet avis, je le respecte. Honnêtement, ça m’a touché, mais pas plus que ça », répond-t-il. Surtout que l’avenir semble prometteur. Truffes Dorées est en train de discuter avec un « grand biscuitier français » pour « nationaliser » l’ensemble de leur gamme. Une technique sans ajout de produits, du style conservateurs et arômes, est en cours de création pour permettre une conservation plus longues des friandises. Une manière pour Régis de garder une certaine qualité de fabrication, artisanale et saine. « Je pourrais me faire plus d’argent en utilisant une matière première de moins bonne qualité mais ce n’est pas mon créneau. Je ne donnerai pas de mauvais produits à mes chiens, alors je vais pas en vendre aux autres », admet-il. De quoi s’en mettre plein le museau.