Mario Rinaldi, tête de liste de Lutte Ouvrière pour les élections régionales de mars 2010, ne fera pas alliance avec le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Il en explique les raisons.

En 2004, vous aviez fait alliance avec la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR). Pourquoi ne vous êtes-vous pas allié au Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA) qui l’a remplacé en février 2009 ?

La LCR se réclamait comme nous du communisme révolutionnaire, ce qui n’est pas le cas du NPA. Par ailleurs, le NPA est obnubilé par la recherche d’alliance avec le Front de gauche, le Parti Communiste ou le Parti de Gauche. Pour nous, il n’est pas question de s’allier à ces partis qui ont gouverné avec le Parti Socialiste et rêvent de revenir au pouvoir. Contrairement au NPA, nous sommes restés communistes et pour nous «l’émancipation des travailleurs, sera l’œuvre des travailleurs eux-même !» n’est pas seulement un slogan mais c’est notre conviction profonde.
Faire bande à part ne constitue t-il pas un risque électoral ?

L’avenir de notre parti n’est pas lié au bulletin de vote, pas plus que ne l’est l’avenir de la société. Ces élections constituent un moyen pour populariser auprès des travailleurs un programme qui sera vital pour les luttes futures, indispensables pour arrêter l’hémorragie des emplois.
Vous avez déclaré dans une interview à l’Est Républicain : «On va dire des choses que personne ne dira ». De quoi parlez-vous ?
Ce que personne ne dira dans ces élections, c’est que les travailleurs ont eux-mêmes la capacité de changer leur sort. Seuls les travailleurs peuvent contester le pouvoir exorbitant des actionnaires et des financiers. La crise actuelle a largement montré leur irresponsabilité, dénoncée par tous, y compris par Sarkozy. Mais il n’y a que nous qui tirons la conclusion qu’il faut les neutraliser en les soumettant aux contrôles de la population et des salariés. Il faut que les décisions des gros actionnaires et des dirigeants des entreprises soient sous le contrôle des salariés.
Quelles sont vos ambitions pour la Lorraine ?
En Lorraine comme dans le reste du pays, nous mettrons en avant l’interdiction des licenciements et le partage du travail sans perte de salaire. Il faut que la région arrête de verser des millions aux grands groupes industriels, comme à Daimler, qui possède l’usine Smart à Hambach ou à ThyssenKrupp, usine automobile de Florange. L’argent de la collectivité doit servir uniquement à financer les services publics et créer directement des emplois dans les hôpitaux, les écoles ou dans les transports collectifs. Notre programme est de remettre le monde à l’endroit mais cela ne sera pas possible sans lutte puissante de l’ensemble du monde du travail. Nous nous adressons aux travailleurs, aux chômeurs et à tout ceux qui sont plus préoccupés par le sort des classes populaires que par celles des banquiers. Nous rencontrerons les travailleurs à la sortie des entreprise.
64 000 euros investis pour votre campagne : a quoi va servir cet argent ?
Nos dépenses seront sans commune mesure par rapport aux grands partis. Les 64 000 euros seront les dépenses incontournables que constitue l’édition des bulletins de vote et des professions de foi c’est à dire du matériel électoral. Pour le reste nos militants et sympathisants assument les déplacements et font circuler une souscription auprès des travailleurs qui les soutiennent dans leur entreprise ou dans leur milieu.

Nastassia Solovjovas.