C’est le moment fort pour l’ensemble des magasins de jouets, chacun tente de tirer son épingle du jeu. Face aux grandes enseignes qui prônent le chiffre et la quantité, les plus petits commerces ont une vision plus traditionnelle des produits. Julie Rémy, gérante de la boutique de jouets « La Pidoule » et de la librairie jeunesse « Le Préau » raconte comment elle appréhende cette concurrence à l’occasion de la période de Noël.

Dans votre magasin « La Pidoule », qui sont vos clients ?

Nous essayons de les fidéliser. Nous ne sommes pas une grosse entreprise, nous reconnaissons nos clients. Ça va de la grand-mère qui vient à chaque noël chercher des jouets pour ses petits-enfants jusqu’aux jeunes qui s’achètent des cadeaux entre eux.

Comment vous distinguez-vous des grandes enseignes ?

Nous essayons de trouver des marques et des fabricants qui ne se font pas dans ce qui est habituel dans les grandes surfaces, nous essayons de nous démarquer.  Pour ce qui est des grands magasins de jouets comme King Jouet, c’est différent.  Ils ont une politique assez large car ils font en même temps du jouet en bois et du grand public. C’est donc plus difficile de se démarquer par rapport à eux, mais nous essayons de rester compétitifs au niveau des prix et de trouver des produits qu’eux n’auront pas.

Et par rapport à la communication ?

À la période de Noël, nous distribuons des catalogues de jouets, ils le font aussi. Maintenant pour nous, c’est peut-être un peu plus ciblé, ce sont de beaux catalogues qui sont élaborés avec un fournisseur de jouets en bois. Nous allons les distribuer nous même dans les boites aux lettres car nous n’avons pas de moyens énormes. Pour se mettre en valeur,  nous essayons de nous renouveler au niveau des vitrines avec des décorations originales, en diffusant des musiques et en illuminant l’extérieur. Il y a un véritable effort de décoration qui est fait pour surprendre les clients.

Vous voyez d’autres différences entre eux et vous ?

Quand je parle des grandes surfaces, je montre du doigt ceux qui bradent le jouet au moment de Noël. Leur manière de travailler n’est pas nouvelle, ils mettent le couteau sous la gorge du fournisseur pour casser les prix. Nous, nous avons des fournisseurs de partout dont quelques locaux. Ceux-ci n’ont pas d’intérêt à casser leur prix, ils travaillent avec des magasins comme nous et non pas avec la grande distribution.

Votre commerce existe depuis 35 ans, bien avant l’apparition des grandes enseignes, avez-vous remarqué une évolution dans votre clientèle ?

Moi je dirais que non.  Je pense que nous avons une clientèle qui sait faire la différence avec les grandes surfaces, parce qu’ici, il y a un véritable accueil et que les clients cherchent surtout une ambiance. Ils ne vont pas naturellement dans les grandes surfaces, c’est une obligation pour eux. On arrive à s’en sortir, mais toujours en se démarquant. Pour les livres on se démarque vraiment des grandes enseignes, on a évolué. Mais on ne vit pas au XIXe siècle! Ce n’est pas parce qu’on essaie de garder une forme de tradition dans nos choix, qu’on ne se renouvelle pas. Les gens savent qu’ils seront surpris.