Payer moins, coopérer plus : l’habitat participatif réinvente notre manière de vivre ensemble. Depuis janvier 2023, une antenne de l’organisation Habitat Participatif France, portée par Jean-Marc Brodhag, s’est ouverte à Metz. Elle tente de convaincre des messins d’opter pour ce mode de vie.
« L’habitat participatif n’a rien à voir avec une colocation » prévient d’emblée le fondateur de l’association messine. Cette alternative au logement individuel est une manière plus économique, durable et sociale de vivre. Au sein d’un bâtiment collectif, les habitants disposent de leur espace privé tout en partageant certains lieux, objets et services.
« L’habitat participatif c’est la vie sociale anticipée dans l’urbanisme. »
Un public touché
L’association souhaite préparer le terrain pour une future génération de logements collectifs, centrés sur l’humain et l’écologie. Depuis trois ans, Jean-Marc Brodhag sensibilise les Messins à ce mode d’habitat encore discret dans le paysage local. Une entreprise difficile. Aucun habitat participatif messin n’a encore vu le jour. Pour identifier de potentiels lieux, l’organisation a déjà visité 16 bâtiments, châteaux, immeubles, maisons, casernes. Sans succès. « Les élus de Metz ne semblent pas vouloir s’ouvrir au projet, » explique Jean Marc Brodhag, qui au-delà des embûches politiques, voient également des obstacles économiques et sociétales.
Malgré tout, l’initiative attire. Une soixantaine de personnes ont déjà répondu aux sollicitations envoyées par l’association. C’est le cas de Katty, 53 ans et co-présidente de l’association, qui souhaite « vivre dans un lieu respectueux de valeurs communes, avec une vraie vie de quartier ». Martine, de son côté, cherche un logement « convivial, chaleureux, qui fait des économies d’échelle ». La retraitée est prête à investir une partie de son capitale financier dans le projet. Béatrice, quant à elle n’est pas étrangère à l’initiative. Après plusieurs expériences en Alsace, elle insiste sur l’importance de sortir de l’isolement tout en partageant des espaces et des valeurs.
Réinventer un vivre ensemble
Pour structurer ce partage, une charte de vie commune doit être élaborée autour de règles collectives. « Il faut trouver des personnes avec les mêmes valeurs », rappelle Jean-Marc Brodhag. L’objectif de ce contrat est de répondre à l’interrogation : qu’est ce qui constitue le groupe et comment va-t-il évoluer ? Au cours d’une vie les besoins des locataires changent. La famille évolue au gré des divorces, des mariages, de l’arrivée des enfants et de leurs départs. Ce parcours résidentiel s’inscrit au cœur des questions de l’habitat participatif. Pour y répondre, la charte doit évoluer en même temps que ces changements.
L’architecture suit la même logique. Certains projets d’habitat s’appuient sur des logements évolutifs, modulables grâce à des cloisons amovibles qui modifient la taille des logements et la disposition des pièces. L’idée est d’accompagner les transformations de vie en restant dans le même habitat.
Un bilan encore mince
L’association souhaite préparer le terrain pour une future génération de logements collectifs, centrés sur l’humain et l’écologie. Mais depuis trois ans, aucun habitat participatif messin n’a vu le jour. Pour identifier de potentiels lieux, l’organisation a déjà visité 16 bâtiments, châteaux, immeubles, maisons, casernes. Sans succès. Embûches économiques, politiques et sociétales : les explications sont multiples. L’équipe ne se décourage pas et continue de chercher des lieux tout en sensibilisant les habitants comme les politiques de la ville.