Dans Faute de preuves (Ed.Pocket), Harlan Coben garde les ingrédients qui ont fait le succès de ses romans : le mystère et un dénouement inattendu.

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Fautes de preuves, d’Harlan Coben est sorti aux éditions Pocket en mars 2012.

Rester dans le flou, dans l’incompréhension jusqu’à la dernière ligne, se laisser porter par l’enquête, ne pas voir  défiler les heures. Voilà ce qui fait un bon livre et voilà ce que l’on ressent à chaque fois que l’on ouvre un « Harlan Coben ». Connu en France grâce à l’adaptation de Ne le dis à personne par Guillaume Canet en 2006, « le Maître de vos nuits blanches » est considéré comme l’un des meilleurs auteurs de littérature policière de notre époque.

Dans Faute de preuves, Wendy Tynes, veuve et mère d’un adolescent en pleine crise, prend les rênes de l’enquête qui bouleverse sa ville et sa vie. Présentatrice de l’émission télévisée Pris en flag, où des malfaiteurs sont démasqués en direct, sa dernière cible est Dan Mercer, un habitant du New Jersey accusé de pédophilie. Sur fond d’inceste, de meurtre, de manipulation et de menaces, la journaliste, prise de doutes, commence ses recherches pour découvrir la vérité sur cet homme. Elle comprend alors que les apparences sont parfois trompeuses.

Quelques faux pas
En racontant leur passé, leurs pensées, leurs sentiments, Harlan Coben sait rendre attachant les différents personnages. Mais certains d’entre eux demeurent trop fictifs et trop caricaturaux. De prime abord, la journaliste paraît antipathique. Au fil de l’histoire, elle devient la mère célibataire bienveillante, forte et déterminée, à la fois solide et fragile. Ces traits de caractères lui permettent de résoudre toute l’histoire et même de détenir des éléments encore inconnus de la police. En résumé, c’est une héroïne de comics.

Avec un style simple, épuré et efficace, Harlan Coben narre une intrigue très bien ficelée qui tient le lecteur en haleine jusqu’à l’épilogue. Mais ce roman est parfois entaché par un discours trop puritain et moralisateur basé sur la nécessité et la beauté du pardon ainsi que sur la diabolisation de l’alcool. Pour autant, ces propos ne demeurent pas le cœur de l’œuvre et il ne faut pas ranger ce polar dans la section « Religion et morale » des bibliothèques.