Et si vous programmiez votre séance de ciné ? Il y a deux ans, cette idée a été développée par la plateforme « septième salle ». En France, 66 cinémas ont été séduit par l’idée. Chaque semaine, ils proposent à leurs spectateurs de voter parmi une sélection de films. À Forbach, le cinéma « Le Paris » a expérimenté pendant sept mois cette nouvelle pratique. Sans succès.

« Je regrette le manque d’intérêt des Forbachois pour cette initiative », déplore Michel Fenard. Lancé dans l’aventure depuis février, le directeur du cinéma « Le Paris » n’a pas vu sa fréquentation augmenter. Seul Lorrain à avoir franchi le cap, la collaboration avec la « septième salle » s’est essoufflée à la fin de l’été. « Le public dans notre région ne s’est pas familiarisé avec le vote en ligne », confie le directeur. Internet n’est pas le seul obstacle. La « septième salle » propose un panachage de film d’auteurs, un choix peu adapté aux attentes des Forbachois. « Beaucoup de personnes prétendent aimer ce genre de films. En réalité, c’est un prétexte pour fanfaronner. La vraie culture cinématographique, elle n’est pas ici », se désole Michel Fenard. Chaque semaine, une salle était dédiée à la programmation des internautes. Mais les sièges sont restés vides.

Innovant

« La septième salle a été conçue par des professionnels du cinéma, leur pré-sélection est toujours intéressante », souligne le cinéphile. Adhérer à l’opération engendre des frais. Le partenariat est gratuit mais chauffer des salles et importer des copies est coûteux. « 50% du prix du ticket est reversé au distributeur. » Situé entre deux multiplex (un à Sarreguemines et l’autre à Freyming-Merlebach), le cinéma de Forbach tente de survivre dans un environnement concurrentiel. « Les habitués se font rares. » Les grandes villes françaises s’en sortent mieux : l’opération est une réussite à Paris et Lille. Malgré ce dispositif novateur, le cinéma de Michel Fenard n’arrive pas à enrayer la baisse de la fréquentation. Une tendance nationale : le nombre de spectateurs a sensiblement diminué par rapport à 2012 (-7,2% selon le CNC). À Forbach, les blockbusters permettent encore de payer les charges et les salariés du cinéma. « On ne peut pas cracher dans la soupe, on a besoin de ces films porteurs », assure le patron de salle forbachois. Comme pour tous les arts, le cinéma est tributaire de son public.

La « septième salle », comment voter ?

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