En dehors des acteurs et des lieux traditionnels, il existe à Metz de nombreux collectifs, artistes, associations indépendantes qui tentent de se démarquer dans le paysage culturel local. Expositions, musique électronique ou théâtre. Trois domaines, trois arts, trois façons de se frotter à la culture autrement.

La vitrine (pas si) éphémère

Legos, fils de fer, boutons… l’imagination des artistes donne corps aux artefacts les plus décalés. Hors des sentiers battus, loin des galeries d’art un poil huppées, la Vitrine Ephémère nous fait découvrir autre chose. “L’idée, c’est de pouvoir présenter des oeuvres dans des lieux vacants et dans un laps de temps défini”, explique Jean-Christophe Trichery, designer mobilier et membre de la vitrine éphémère.

Cette galerie d’art en tout genre voit le jour il y a trois ans, à l’initiative d’un collectif d’artistes. Sculpteurs, peintres, plasticiens, designers… Aujourd’hui, ils sont une soixantaine à faire partie de cette “vitrine qui dure”. Éphémère? Il n’y a que le nom qui l’est. Au mois de juin, la vitrine élit domicile dans l’ancienne boutique France Loisirs située au centre Saint Jacques à Metz. Prévue pour trois mois, l’exposition, victime de son succès, joue les prolongations. Si le local ne permet pas de faire la part belle à tous les artistes, certaines oeuvres, comme l’ours en boutons de Stéphane Favier, restent vissées à la galerie.

Petit musée ouvert aux amateurs et non-amateurs d’art, c’est tout un univers qui se dévoile aux yeux des passants. Un écrin flambant neuf pour des oeuvres qui rivalisent d’originalité.

Mara Moja : le collectif qui veut électriser les nuits messines

Johan, Delphine et Maxime, trois amis animés par une passion commune, la musique électronique. Et faire la fête jusqu’au bout de la nuit à Metz n’est pas chose aisée, alors pourquoi ne pas rassembler les mordus du vinyle et de l’électronique pour se faire entendre. C’est de cette volonté qu’est né il y a un an avec plusieurs passionnés “Mara Moja”. Lumière sur le collectif qui veut redonner vie aux nuits lorraines.

La double vie du Capitaine Crochet et de Monsieur Mouche

A Metz, ils sont plutôt connus. On les voit souvent s’affairer derrière les fûts de bière, sonner la cloche de l’happy hour ou se balader parmi les clients alcoolisés. Mais Guillaume Gérard et Viktoria Aubert tombent dès que possible le masque du quotidien pour enfiler celui de l’insouciance. Le gérant du bar se mue alors en Capitaine Crochet et la barmaid virevolte dans la peau de Monsieur Mouche, ces personnages de notre enfance qui peuplent les histoires de Peter Pan.

En 2010, ils fondent la Compagnie Erno avec Nastacia Narois et Timothée Catteloin dans l’idée de faire vibrer sur les planches un théâtre vivant et populaire loin de celui “aseptisé” et “trop sérieux” que rejette Guillaume alias Crochet. Passionné de théâtre depuis son plus jeune âge et bercé par les oeuvres de Victor Hugo, il a pour ambition de se détacher d’une simple idée de performance : “le théâtre ce n’est pas de la peinture, c’est autre chose, c’est quelque chose qui doit parler aux gens”.

Quand Viktoria tombe sur l’édition originale de Peter Pan, la troupe décide de se lancer dans l’aventure des pirates avec les moyens du bord. C’est un long processus de mise en scène qui débute et les protagonistes ne cessent d’évoluer au fil des années, plus vivants que jamais. Portraits de deux personnages clés de l’histoire.

(Photo Compagnie Erno)