Il y a quelques jours, la FAGE (Fédération des associations générales étudiantes) a publié une enquête décrivant les conditions de vie et de travail chez les jeunes chercheurs. Un rapport qui met en avant une baisse du nombre de doctorants depuis dix ans en France.

Covid-19, crise économique, flambée des prix… face à ces situations, les étudiants ne sont pas en reste. La précarité chez les jeunes, notamment chez les doctorants, a récemment été pointée du doigt par les associations étudiantes qui réclament de nouvelles mesures concrètes.

Le financement doctoral comme point de départ

Concours, difficultés de financement et de bouclage de thèses… Nombreuses sont les problématiques liées à ce contrat doctoral. De quoi parle-t-on ? Un contrat doctoral est établi pour une durée de trois ans or tout le monde n’a pas accès à ce laisser-passer. « Trop peu de contrats doctoraux sont délivrés. C’est un réel problème », note Tom Véloso, président de l’UNEF de Lorraine.

Les autres étudiants peuvent être sous contrat avec des entreprises ou alors sans aucun contrat. Ces derniers se trouvent alors parfois à travailler dans des domaines n’ayant aucun lien avec leur thèse allongeant leur période de thèse.

S’ajoute à cette difficulté de contrat, le couac autour de la durée de celui-ci. Trois ans, cela reste peu pour bon nombre de doctorants. Nassima est actuellement doctorante en cinquième de géographie à l’Université de Lorraine et prévoit une soutenance pour l’an prochain. Pendant trois ans, elle a obtenu un contrat doctoral mais depuis, elle est également enseignante vacataire pour financer son projet.

Une enquête réalisée auprès des écoles doctorantes démontre que les travaux des thèses durent plus de trois ans. En 2020, 41% des doctorants ont soutenu leurs thèses en près de 40 mois. 34% nécessitent une année de travail supplémentaire tandis que 10% requièrent six années de préparation.

Une meilleure considération promise

La loi de programmation de la recherche adoptée le 20 novembre 2020 sous le précédent quinquennat d’Emmanuel Macron prévoit une augmentation du budget de la recherche, donnant plus de moyens aux doctorants et aux chercheurs pour financer leurs travaux. Une revalorisation qui ne satisfait pas Tom Véloso. Il assure avoir aidé 30 à 40 doctorants au cours de l’année universitaire 2021-2022 : « Nous assistons à un sous-financement de la recherche publique d’où le déclin du nombre de chercheurs depuis des années. »

Officiellement, la revalorisation des contrats est bien en cours. D’après l’arrêté du 11 octobre 2021, tous les contrats conclus avant le 1er septembre 2021 perçoivent une rémunération mensuelle brute de 1758 euros. Cela monte à 1866 euros brut pour des contrats démarrant en septembre 2021 et jusqu’à 1975 euros pour des nouveaux contrats débutant en septembre 2022.

Les associations étudiantes, elles, veulent plus. Elles réclament notamment des mesures telles que l’allocation d’autonomie, portée par l’UNEF, d’un montant supérieur au seuil de pauvreté, soit 1102 euros à destination de tous les étudiants de l’enseignement supérieur.

Ces dernières années, la considération semble meilleure sur plusieurs plans, financièrement et humainement à en croire Nassima : « Depuis quelques temps, je ressens un meilleur accompagnement avec la mise en place d’un suivi annuel concernant notre travail et sur notre santé mentale afin d’éviter les burn out ou encore les suicides », conclut-elle. En cette rentrée, le gouvernement a pérennisé le versement des aides financières en revalorisant le tarif des bourses et en proposant également une aide exceptionnelle de 100 euros. Le dispositif de consultation de psychologie gratuite est, lui aussi, prolongé jusqu’en décembre prochain.