La chanteuse révélée par “Nouvelle Star” tentera de préserver  36 ans d’invincibilité (dans la défaite) pour la France. Ce sera le 18 mai prochain à Malmö, en Suède.

“L’Enfer et moi” : c’est avec cette chanson inédite écrite par Boris Bergman et composée par David Salkin qu’Amandine Bourgeois défendra les couleurs de la France à l’Eurovision  2013. Un titre prophétique ?
Tout indique en effet que la chanteuse de 33 ans, révélée en 2006 par le télé-crochet “Nouvelle Star” , va passer un sale quart d’heure au pays des Krisprolls. Tenter d’importer son univers minimaliste (qui tient dans “20 mètres carrés”, du nom de son premier album) au coeur de cette grosse machine, ce barnum hystérique, tient de l’inconscience.
A moins que la prise de risque soit calculée. Voire, si l’on pousse un peu plus loin le machiavélisme, totalement assumée. Posons-nous la question : le vrai risque ne serait-il pas que la France gagne ?
Quels seraient les commentaires si France télévisions, dont le déficit se creuse (80 à 100 millions d’euros), prenait en charge l’organisation d’un tel show, chiffré à plusieurs millions d’euros ? Comment réagirait l’opinion publique si les pelouses du Parc omnisports Paris Bercy (seule structure française de taille à accueillir une telle manifestation) étaient saccagées par des hordes de fans déchaînés ? A qui la mairie de Paris tendrait-elle cette fois-ci la facture ?

Alors oui, depuis 36 ans et singulièrement ces dernières années, la France a décidé de perdre. Et elle le fait avec brio. Angunn, Virginie Pouchain, Jessy Matador, Jonatan Cerrada, Ortal…  et maintenant Amandine Bourgeois : autant de fiers ambassadeurs de l’art de la loose à la française qui remplissent avec honneur leur engagement.
Géopolitiquement parlant, la France rejoint ainsi ses cousins latins dans un “front du refus de la victoire” qui ne dit pas son nom. En 2011, la candidate ibérique a été priée de ne pas gagner pour ne pas embarrasser son pays empêtré dans une sévère cure d’austérité. Cette année, c’est le Portugal qui renonce purement et simplement à sa participation pour les mêmes raisons. D’autres pays ont jeté l’éponge ces dernières années, comme l’Arménie et la Géorgie.
En France, si la théorie du complot de la loose a été officiellement démentie, au soulagement des fans “hardcore” du concours (regroupés sous la bannière de l’OGAE, l’Organisation Générale des Amateurs de l’Eurovision) , nul n’est dupe. Nouvelle preuve attendue le 18 mai prochain.


Amandine Bourgeois – L’Homme De La Situation par Am-Sony-Official