Depuis le 18 septembre, le Mumo ou musée-camion fait le tour de la région Grand-Est et s’est arrêté sur le parvis du Centre Pompidou à Metz ce week-end. Pas de panique car si vous habitez dans les Vosges, les Ardennes, l’Aube, la Haute-Marne, vous pourrez aussi vous y rendre jusqu’au 6 janvier 2024. Découvrez les récits des médiateurs culturels, coordinateurs du projet, bénévoles et celui du public qui ont embarqué à bord du Mumo samedi et dimanche !

De gauche à droite : Mathilde, 13 ans, Louise 10 ans et Olivier 51 ans devant le Mumo.

Vous vous demandez certainement ce que signifie Mumo ? Dédié à la circulation des collections du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou de Paris, ce camion-musée ou musée mobile sillonne les routes de France. Une initiative qui existe depuis douze ans et que l’on doit à Ingrid Brochard, une passionnée d’art contemporain ayant vécu dans une commune éloignée des centres culturels. Inspiré du concept du bibliobus, ce musée itinérant vient aux habitants des villes et villages.

Des coordinateurs pour concrétiser la tournée du Mumo.

Pas besoin d’être un expert en art pour admirer les œuvres tournant autour de la thématique « La Caravane du Bizarre », imaginée par Nathalie Ernoult, attachée de conservation au Musée national d’art moderne de Paris. Entre curieux personnages, animaux fantastiques et paysages troublants qui font référence à l’imaginaire autour du bizarre, tout le monde peut s’aventurer dans cette « caravane » au nom étrange.  Un lieu qui abrite une vingtaine d’œuvres d’art. « On accueille en priorité des publics scolaires ayant entre 6 et douze ans, ainsi que des collégiens, des lycéens ou des actifs qui ont entre 30 et 50 ans, voire plus. Nous recevons aussi des personnes issues d’EPAHD », affirme Louise Harrewynn, coordinatrice du Mumo au Centre Pompidou de Paris. C’est elle qui se charge de trouver des financement en allant démarcher auprès des régions, afin de rendre possible  le périple du musée mobile. « Il faut savoir que 50% des enfants qui vont au Mumo ne se sont jamais rendus dans des musées auparavant. Ils vivent dans des territoires ruraux ou périurbains. Cela permet de leur offrir une rencontre avec les œuvres originales », affirme-t-elle.

Un échange entre le public et les médiateurs

Lucie 25 ans, est messine et médiatrice culturelle au Mumo. Elle est en train de donner des explications sur une œuvre d’art aux visiteurs.

« Nous les médiateurs on arrive dans le musée lorsque les œuvres sont sélectionnées pour une exposition. On se réapproprie la collection des œuvres et les supports pédagogiques pour interagir avec le public. C’est très important de s’adapter en fonction du public qu’on a en face de nous. Quand j’ai affaire à un groupe scolaire, je pose des questions aux enfants sur ce qu’ils pensent de la composition de l’œuvre», explique-t-elle.

Des bénévoles mettent aussi la main à la pâte pour mettre en valeur le Mumo

Julianna, 23 ans, est étudiante et bénévole pour le Mumo

Assise sur une chaise non loin de la porte d’entrée du Mumo Julianna appuie sur le bouton du compte-personne et laisse retentir un petit « clic » à chaque fois que quelqu’un pousse la porte de la « Caravane du bizarre ». 143 personnes ont visité ce musée itinérant samedi et 150 dimanche. Soit un total de 293 visites sur deux jours. Venue de Thionville, elle s’est engagée depuis septembre et était présente samedi et dimanche à Metz pour l’événement. « Je voulais devenir bénévole afin de contribuer à rendre plus accessible l’art contemporain parce que c’est ce que je préfère. Je vais m’engager toute l’année pour continuer de soutenir ce projet », explique-t-elle. « Je m’occupe du public. J’explique le concept et l’histoire du musée mobile, je donne des éléments de compréhension autour du thème de l’exposition. J’aimerais montrer aux gens que l’art peut susciter différentes émotions. Ça peut être bizarre, drôle, inconfortable ou dérangeant », ajoute-t-elle.

Et alors… qu’en pense le public ?

De gauche à droite : Cyril, 52 ans et Patricia 52 ans avec leurs filles Chloé, 23 ans étudiante en art à Metz.

Venus spécialement des Vosges, la famille a été attirée par « la démarche positive » et l’accessibilité à un large public grâce à la gratuité. « Les musées ce n’est plus ouvert à tout le monde quand même, appart aux étudiant », confie Patricia. « On prend plus le temps de regarder les œuvre et faire le lien entre elles, grâce à l’espace restreint du Mumo », déclare Chloé. « Nous ce qui nous plait dans l’art c’est le savoir-faire, quand c’est trop capillo tracté c’est compliqué comprendre quelque chose. Quand on a le contexte et l’histoire de l’artiste, on ne peut qu’être touché. Il faut s’intéresser à l’œuvre en tant que telle. Il faut prendre le temps de les analyser », affirme Cyril.

Olivier 51 ans, Mathilde 13 ans et Louise 10 ans vivent à Metz et ne savaient pas vraiment à quoi s’attendre avant de venir visiter « La caravane du bizarre ». « On regarde souvent sur le site internet les nouvelles expositions qu’il y a au Centre Pompidou et quand j’ai vu ce camion en photo, ça m’a donnée envie d’y aller », raconte Louise. « Si c’est une initiative qui vise à se déplacer dans les villes c’est bénéfique mais il faudrait un deuxième camion. Là c’est un peu court. Nous on est habitués à aller au musée et de faire des visites plus longues », déclare Olivier. « J’ai bien aimé les visages de monstre avec les écailles oranges. Ça me faisait penser à une créature que j’avais vu dans une série», explique Mathilde.

Lucile, 37 ans, Stéphane 39 ans, Gaspard 6 ans et Victor 4 ans viennent de Metz sont des habitués du Centre Pompidou. « C’est ludique comme exposition. C’est une bonne initiative de présenter aux enfants des œuvres qu’ils nous pas l’habitude de voir, les questionner sur ce que c’est. », affirment Stéphane et Lucile. « Quand on est de retour chez nous on a envie de dessiner ces œuvre d’art », raconte Victor. « Moi j’ai bien aimé les renards qui sont au restaurant parce que j’aime bien ces animaux », ajoute Gaspard.

Maurice, 70 ans, vient de Metz. Il contemple une œuvre d’art du Mumo à côté de Lucie.

 « J’ai été très agréablement surpris car c’était des artistes que je ne connaissais pas. Ça donne envie d’y retourner », confie Maurice. « C’est un beau voyage dans les pensées personnelles, on a plus le temps de se concentrer sur chaque œuvre »,  complète Fabienne également messine.

Prochaine destination : le département des Vosges où le Mumo y restera jusqu’au 3 novembre avant de redémarrer le moteur vers une nouvelle contrée.

                                                                                                                                       Marie Luthringer