Pour la Cour constitutionnelle de Turquie, interdire Twitter est une atteinte au droit de la liberté d’expression. Pour Recep Tayyip Erdogan, premier ministre du pays, l’autoriser revient à violer « les valeurs nationales ». Alors que le chef de l’exécutif turc était lancé en pleine campagne contre le réseau social Twitter et le site d’hébergement Youtube, la Cour lui met des bâtons dans les roues et oblige le gouvernement à revenir sur ses décisions.

« Nous devons bien sûr appliquer le jugement de la Cour constitutionnelle mais je ne le respecte pas. Je ne respecte pas ce jugement », explique Recep Tayyip Erdogan ce vendredi 4 avril. Si le premier ministre turc réagit si vivement, c’est parce que la plus haute autorité judiciaire du pays a rendu, mercredi 2 avril, un arrêt dans lequel le blocage du réseau Twitter est jugé illégal.

M. Erdogan a justifié sa réaction par sa volonté de protéger les valeurs morales de la Turquie. Pourtant, Twitter était bloqué depuis le 20 mars pour des raisons personnelles. Face aux accusations de corruption qui circulaient sur les réseaux sociaux, l’homme politique n’a pas trouvé d’autre solution que d’interdire l’accès à ces espaces de liberté.

Contradiction

Alors qu’une partie de la société turque est révoltée face au comportement de Recep Tayyip Erdogan, le parti de ce dernier a largement remporté les élections municipales du dimanche 30 mars (45,5 % des voix). Ces affaires de corruption et d’interdiction ne semblent pas aller à l’encontre de son pouvoir. Le premier ministre a d’ailleurs annoncé son désir de se présenter à l’élection présidentielle du mois d’août . Et ce ne sont pas Twitter et Youtube qui l’arrêteront.