Mercredi 25 octobre sortait le nouveau film d’Albert Dupontel appelé “Second Tour”. À l’affiche, nous retrouvons bien évidemment notre réalisateur préféré accompagné de Cécile de France et Nicolas Marié. Trois années après “Adieu les cons” qui rencontra un franc succès, qu’en est-il de ce dernier ?

Second tour, c’est l’histoire d’une journaliste qui s’est retrouvée à la rubrique foot après avoir déconné avec la politique. Après quelque temps, l’envie de changer se fait ressentir. C’est à ce moment-là qu’elle doit remplacer un collègue malade sur le second tour de la campagne présidentielle en cours. Mais au lieu de suivre les consignes, elle se lance dans une enquête sur ce personnage. Dans ce film, Albert Dupontel joue le rôle du politicien. Mais comme il l’avait indiqué au micro de France Inter en octobre dernier, il ne s’intéresse pas à la politique et ne vote toujours pas, ce qui explique pourquoi ce film est mauvais. 

Une déception par rapport aux autres oeuvres

Avec ce film, le réalisateur tente de traiter les tristes temps modernes du milieu politico-médiatique.  Malgré une intrigue (trop) alambiquée, la technique de ce film reste pas mal. Le film est beau, bien que certains plans soient mal cadrés et que la musique n’est pas extraordinaire. Par rapport à ses autres films comme “Adieu les cons” ou “Au revoir là-haut”, le rire est surjoué, le chagrin ne m’a pas gagné et l’histoire m’a gonflée. Comme quoi, même Dupontel peut faire de mauvais films.

Un film en deux parties

Dès le début du film, difficile de s’accrocher au personnage principal, de comprendre ce qu’il lui arrive, ses choix… Par la suite, les journalistes arrivent et je me laisse peu à peu emporter. Malgré tout, l’image du journaliste est fortement dégradée, réduite à une simple image d’être à la botte des hommes politiques. Pendant la première partie du film, l’enquête suit son cours, on reste captivé. Mais arrive la seconde partie. Les journalistes ne sont plus à l’honneur, comme si Dupontel venait de se rendre compte qu’il n’était pas assez mis en avant dans son film. En même temps, au vu du personnage (non travaillé) qu’il incarne, j’aurais préféré. C’est à ce moment-là que Dupontel tente de nous accrocher en révélant l’intrigue de ce film et en essayant de toucher le spectateur. Mais, l’histoire étant aussi farfelue qu’inintéressante, impossible de saisir cette main tendue. Ce qui rend ce film bien, mais pas extraordinaire non plus, un peu comme une bière industrielle, pas folle, mais qui fait le travail. 

Une réception qui se ressent dans les chiffres

Auprès du public, le film ne fait pas l’unanimité en recueillant une note de 3.8/5. Cette note se fait aussi ressentir auprès du box-office. Un mois après la sortie de ce film, seulement 938.758 entrées sont comptabilisées pour un budget initial de 13.2 millions d’euros. Un succès pour le cinéma français, mais une défaite pour Albert Dupontel qui connut mieux avec ses 2 millions d’entrées au box office pour “Adieu les cons”. Personnellement, pour un film de Dupontel, je m’attendais à mieux, un peu comme la finale de la coupe du monde de football en 2022. Trop compliqué, critiquant le journalisme et mal réalisé. En résumé, une bonne défaite. Pour améliorer ce film, l’humour aurait dû être plus taquin, et l’émotion, beaucoup plus présente, comme un film de Dupontel classique au final.

Bastien Baehr