Huit photographes indépendants réunis pour publier des photoreportages « à teneur humaine et sociale », c’est le mot d’ordre de L’œil public. Un site très esthétique et simple d’utilisation, mais qui reste une vitrine plus qu’un site d’actualité.

« Défendre un esprit d’indépendance, faire face à la crise de la presse tout en interrogeant les façons de travailler », tel était le motto de huit photographes indépendants réunis en 1995 pour monter leur agence photo, L’œil public.

Samuel Bollendorff, Philippe Brault, Julien Daniel, Guillaume Herbaut, Stéphane Remael, Johann Rousselot, Frédéric Sautereau, Michaël Zumstein, huit photographes, pour huit approches différentes pour « comprendre une situation », ou plus largement « donner à voir la société ». De l’obésité au statut quo au Cachemire, en passant par l’Académie française, les soins palliatifs, l’Iran et la révolution Twitter, ou encore la catastrophe AZF, les sujets abordés sont multiples. A travers témoignages et reportages, les photographes « racontent des histoires qui entrent en résonance profonde avec leur recherche personnelle. Huit démarches sensibles, décalées, engagées, intimistes ». Leur ligne éditoriale ? « Nourrir la réflexion du lecteur sur la société ».

Le site s’adresse à un public amateur de photographies et de photoreportages, principalement des photographes professionnels et des jounalistes.

Pour mettre en avant leurs travaux, l’agence a développé son propre site grâce à Cyberlocus, une entreprise spécialisée dans les métiers du web et la coordination de projet. Un fond noir sobre, qui permet de mettre en valeur les photographies, une page d’accueil minimale mais efficace, avec une arborescence simple, l’interface du site est à la fois esthétique et très simple d’utilisation.

Les huit photographes forment une équipe de rédaction chargée d’alimenter son site. Au sein de cette dernière, pas de hiérarchie, sauf sur le plan administratif : en 2001, lorsque l’agence passe d’un collectif à une SARL. Elle est gérée et possédée par ses membres, avec une présidence tournante.

Le rythme de production du site est relativement lent, les sujets traités demandant souvent un temps de réalisation long. L’œil public s’apparente plus à une vitrine pour l’agence qu’à un site d’actualité. Son univers de concurrence est plutôt limité, puisqu’il n’entre que partiellement en concurrence avec les sites traditionnels d’actualité et les agences de photos.

Ses ressources proviennent de la vente de photoreportages à des magazines ou des sites d’actualités, de la vente de photos pour des entreprises privées ou publiques, et de subventions du Centre National de Cinématographie (CNC) pour certains web-reportages.

Malheureusement, ce modèle économique ne leur a pas permis de résister à la crise que traversent actuellement les médias. L’agence vient d’annoncer son dépôt de bilan pour le mois de janvier 2010.

 

Les « plus »:

 

  • L’interface sobre et claire
  • La qualité des photos
  • La diversité des contenus

 

Les « moins »:

 

  • La partie « corporate » qui provoque un certain mélange des genres
  • L’identité de l’œil public n’est pas assez mise en avant : le site ne présente pas ce qu’est l’œil public, c’est-à-dire l’agence
  • Le manque de classement par thème des reportages
  • La répétition des entrées sur la page d’accueil
  • L’inscription ne fonctionne pas