Un hiver sans précédent arrive. L’occasion pour les associations d’aide aux sans abris de faire le point sur la situation des mois à venir.

AIEM

« L’hiver sera dur, très dur », redoute Denis Reinert, président de l’Association d’Information et d’Entraide Mosellane (AIEM). Mercredi 16 novembre, la mairie de Metz, « maison du peuple » selon Dominique Gros accueillait l’assemblée générale de l’organisation messine. Après le rappel de son bilan, le président en vient vite au constat d’un hiver difficile. Alors qu’un froid sans précédent est prévu par Météo France pour cette fin d’année, le Samu social redoute un accroissement de la souffrance des plus défavorisés. Près de 700 personnes seront abritées cet hiver, contre 645 durant l’année. Une prise en charge qui peut, dans le meilleur des cas, s’accompagner d’un emploi et de loisirs au quotidien. Des objectifs que l’association, bien que déficitaire, se bat pour remplir, forte de ses 210 salariés. Quand le maire de Metz prend la parole, il s’indigne : « Parfois on me dit : « Mettez les où vous voulez mais pas devant chez nous » ». Un comportement courant alors que la précarité touche de plus en plus de citoyens. Parmi les invités de l’assemblée générale, des « amis » de l’AIEM parlent de leurs combats. La défense d’immigrés accusés à tort, le relogement d’une femme au chômage. Une triste réalité qui interpelle encore davantage à l’approche de l’hiver.

L’AIEM menacée

En 2010, l’association était en « sursis », rappellent à la fois le président et le trésorier. Les coûts sont de plus en plus importants et « une partie des moyens part en agios ». Des emprunts sont contractés chaque hiver, il faut les rembourser. Même si la participation de l’Etat s’élève à près de 74%, cela ne suffit pas à un fonctionnement optimal. Sur l’année passée, les résultats financiers des quatre pôles (Insertion, Urgence, Asile et Hébergement) sont dans le rouge. Une situation qui préoccupe beaucoup, même si le principal objectif reste l’hébergement des plus démunis. Une épée de Damoclès plane donc au dessus de l’AIEM, même si, pour l’instant, son fonctionnement et sa survie ne sont pas remis en question. L’hiver 2011 s’annonce « plus dur que les précédents » s’accordent à dire la plupart des salariés. En temps de crise, même l’entraide devient précaire.

Anthony Rivat

Les actions hivernales de l’AIEM à Metz: