Organisé le 15 novembre 2011 dans les universités de Bridoux et du Saulcy, l’évènement « Campus no addict » n’a pas eu l’effet escompté auprès des étudiants. L’addiction, un sujet boudé par de nombreux jeunes qui ne se sentent pas concernés.

Tracts

« Je suis accro aux jeux vidéos, au tabac, au café et au cannabis », lance  sur un ton désinvolte Nicolas, étudiant en géographie. Collectionneur d’addictions, le jeune homme est conscient de ses dépendances. Or ce n’est pas le cas de la majorité des étudiants du Saulcy. De plus, rares sont ceux à vouloir s’en débarrasser.  Selon Catherine Burgain, docteur au Service Universitaire de Médecine Préventive et de Promotion de la Santé (SUMPPS), peu de jeunes se sentent concernés. La plupart méconnaissent les risques liés notamment à la consommation d’alcool. « Ils ne viennent pas nous voir car ils pensent que tant qu’ils ne prennent pas leur voiture, il ne peut rien leur arriver ». Pourtant, les accidents de la route ne sont pas la seule cause de mortalité. Noyade, coma et chute tuent plusieurs étudiants chaque année.
Une aide à portée de mainLivrets_addicts
Pour mettre fin aux addictions, plusieurs solutions existent, y compris au sein des universités. Les adeptes de la cigarette peuvent y trouver une oreille attentive et un suivi de leur sevrage. «Nous apportons une aide adaptée à la vie et au profil de chacun», explique Catherine Burgain. En lien avec le personnel universitaire et les étudiants, les professionnels de santé peuvent identifier les dépendants aux drogues dures lorsqu’ils sont en échec scolaire. «Sur le campus, quatre à cinq cas de ce type sont recensés chaque année» précise Marie Schmitt, conseillère technique de service social à l’Université Paul Verlaine. Faire le point et avoir un suivi individuel pour éviter les violences physiques et psychologiques, tels sont  les objectifs  du travail en réseau mis en place avec le centre Baudelaire et le Bureau d’Aide Psychologique Universitaire (BAPU).

Autant d’addictions que d’objets de consommation
Pour l’opinion publique, la dépendance est souvent assimilée aux substances psycho-actives telles que l’alcool, le tabac, le cannabis, la cocaïne, l’héroïne, etc. Définie par l’Organisation Mondiale de la Santé comme « un état psychique et parfois physique, résultant de l’interaction entre un organisme vivant et un produit », le terme d’addiction concerne de multiples domaines comme les jeux vidéos, le sexe, l’argent ou encore la nourriture. En dehors du profil spécifique de chaque individu, la société a aussi sa part de responsabilité. Une idée défendue par Paola Casagrande, psychologue et psychanalyste: « C’est quand même pas un hasard qu’on parle autant d’addictions dans un monde où tout est consommable ».