La 29e campagne des « Restos du cœur » a été lancée ce lundi. Une première semaine chargée pour les cinquante bénévoles des centres de Metz Nord et Woippy. Parmi eux Jean-François, jeune retraité et nouveau bénévole.

« Pâtes ou couscous » ? Cette question, Jean-François la pose pour la première fois. Fraîchement retraité de la fonction publique, cet homme de 61 ans a décidé de devenir bénévole aux « Restos du cœur ». « Je veux aider les gens, être utile à la société » explique-t-il. Devant une étagère presque vide, encore hésitant, il indique à une femme les aliments disponibles. Ce jour-là, c’est son baptême du feu. Première journée et première appréhension pour ses débuts. Discret et réservé, il est guidé par une bénévole plus expérimentée. «Il y a toujours une pointe de stress, c’est toujours comme ça la première fois».

C’est lors d’une randonnée que cet accompagnateur de moyenne montagne fait la connaissance d’Anne-Marie, bénévole depuis 11 ans. C’est elle qui lui a transmis l’envie de venir en aide aux plus démunis et d’utiliser son temps libre « à bon escient », comme il le dit lui-même. « J’accompagne les gens, je discute, j’essaye de leur donner un peu de chaleur humaine ». Sa première journée, Jean-François l’a passée à la distribution. Il accueille les gens un à un, et leur remet des provisions, en fonction des points dont ils disposent. « Certains ne me mangent pas de porc, alors on leur donne tu thon à la place » dit-il.

Le lendemain, Jean-François s’occupe des fruits et légumes. Les cagettes de tomates, de carottes, de poireaux et de fruits se vident à mesure que les gens défilent. «En fin de journée, s’il reste du stock, on en donne un peu plus . Si le retraité, ancien percepteur, n’a jamais été dans le besoin, il constate lui aussi que de plus en plus de personnes frappent à la porte des « Restos du cœur » et que les dons se font de plus en plus rares. Cette année, la triste barre du million de bénéficiaires devrait être franchie. «Au départ, les Restos du cœur avaient été crées de façon provisoire, mais tout laisse à penser qu’ils sont encore là pour longtemps». Lui aussi , il l’a assuré, sera là, tous les jeudis et vendredis, tant que des gens seront dans les difficultés.