Première cause de mortalité en France, les cancers font chaque année environ 150 000 morts et 350 000 nouveaux cas sont dépistés. Pour une lutte efficace le gouvernement dévoile le plan cancer 2014-2018, le 3ème en la matière pour notre pays. Ce dispositif apportera 1,5 milliard d’euros à la lutte contre le cancer, dont 730 millions consacrés directement aux nouvelles mesures. 

Le plan cancer 2014-2018 en cinq points

  • Améliorer l’accès à la lutte contre le cancer

Le plan cancer prévoit de favoriser l’accès à différents moyens de lutte contre le cancer, de la recherche au dépistage, en passant par l’innovation. La cancérologie pédiatrique est particulièrement visée par ces améliorations. Tout d’abord, les médecins traitants seront sensibilisés aux circonstances de découverte du cancer chez l’enfant pour limiter le délai entre les premiers symptômes et l’orientation vers des centres spécialisés. Ensuite, l’accès à un double avis sera facilité, sans qu’il y ait de rupture avec l’équipe référente. La prise en charge des enfants ou des adolescents sera réorganisée au niveau régional et interrégional afin que les structures répondent plus efficacement aux besoins spécifiques de la lutte contre le cancer pédiatrique, dans le traitement ou dans la préservation du lien social. Un suivi psychologique sera également proposé suite à l’annonce de la maladie, que ce soit à l’enfant, ses parents ou frères et sœurs. Pour évoquer l’aspect plus technique, plusieurs tumeurs de l’enfant vont faire l’objet d’un séquençage complet de leur génome pour découvrir de nouvelles cibles thérapeutiques, débouchant sur de la médecine personnalisée.

Enfin, pour parler plus largement du cancer, de l’adulte et de l’enfant confondus, il faut noter que le délai d’attente pour avoir accès à l’imagerie par résonance magnétique (IRM) sera ramené à 20 jours contre 27 aujourd’hui. Le plan prévoit aussi de favoriser et d’encourager le dépistage, essentiel dans la lutte contre le cancer. Par exemple, pour le cancer de l’utérus, François Hollande annonce vouloir généraliser le dépistage tous les trois ans pour 80 % des femmes contre 60 % aujourd’hui. Il estime pouvoir ainsi  réduire la mortalité liée à ce cancer de 30 % en dix ans.

  • Garantir l’accompagnement au-delà des soins

Les enfants et les adolescents constituent une priorité dans la lutte contre les cancers et le plan, lancé par François Hollande le 4 février dernier à l’occasion de la journée mondiale de lutte, entend poursuivre sur la lancée des précédents mais avec des améliorations. Pour permettre aux jeunes malades de poursuivre leur scolarité des adaptations sont prévues. Elles mettent à contribution parents, établissements et organisations. La gratuité de l’inscription au Centre National d’Enseignement à Distance (CNED) sera étendue au-delà de 16 ans par exemple. Ou encore les conditions d’accès aux dispositifs d’aide seront simplifiées.

  • Limiter les inégalités

Risques comportementaux, inégalité de la prise en charge à cause de la situation sociale, territoriale, inégalité devant la prévention. Face au cancer, tout le monde n’a pas la même chance. Le plan cancer prévoit d’endiguer ces inégalités de la prévention au post-traitement. Les premières mesures concernent un état des lieux des inégalités, avec entre autres l’analyse de l’impact des campagnes de prévention (tabagisme, nutrition etc.) en fonction des conditions socioéconomiques. Mais aussi déterminer les facteurs de non accès au dépistage, en suivant les populations dites vulnérables ou ayant des difficultés d’accès aux programmes, comme les personnes en situation de précarité ou en situation de handicap.

Pour limiter les inégalités, le plan cancer va développer une prévention pour les travailleurs exposés à des risques particuliers, notamment par des suivis médicaux. Dans cette logique égalitaire, l’ensemble du territoire doit avoir accès aux traitements les plus innovants, c’est pourquoi le plan va se concentrer sur des zones en difficultés sur le plan de la démographie médicale. Les départements d’outre-mer sont particulièrement visés par ces mesures. Enfin, l’objectif est de poursuivre une démarche déjà initiée lors du plan 2009-2013, de développement des essais cliniques. Le chiffre de 50 000 patients bénéficiaires a été annoncé contre 25 000 actuellement.

  • Lancement du programme national de lutte contre le tabagisme

40 à 50% des nouveaux cas de cancers découverts chaque année peuvent être évités grâce à une bonne hygiène de vie. A côté du dépistage précoce la prévention est un des piliers du plan cancer 2014-2019. La guerre contre le tabac va s’intensifier. La France est le pays de la zone Europe ayant connu les plus fortes hausses du prix de la cigarette, mais le pays compte plus de fumeurs qu’il y a cinq ans. Le tabac est responsable à lui seul de 30% des décès par cancers avec plus de 44 000 morts par an. Le plan prévoit  la poursuite des hausses de prix du tabac, les recettes supplémentaires devant être dédiées à un fonds de recherche, prévention et prise en charge du cancer. Convaincu que la prévention demeure le meilleur des investissements, le gouvernement doit présenter avant l’été prochain un programme national de réduction du tabagisme.

  • Limiter conséquences sociales et économiques de la maladie

Lorsqu’ils concernent les adolescents et les jeunes adultes, les cancers peuvent entraver les études, projets professionnels et familiaux. Les traitements peuvent également entraîner des séquelles handicapantes et aussi altérer la fertilité. Sans parler des dégâts économiques pour les malades et leurs familles. Afin de pallier ces conséquences, le nouveau plan cancers prévoit une meilleure réinsertion. Sur le plan social avec la valorisation du droit à l’oubli afin de faciliter l’accès à l’emprunt et aux assurances pour les anciens malades. C’est un délai au-delà duquel les demandeurs d’assurance ayant un antécédent de cancer n’auront plus à le déclarer. Pour ce qui concerne le domaine médical, il est question de réduire les écarts des coûts des traitements y compris les chirurgies plastiques entre établissements privés et publics. Enfin sur le plan professionnel, le suivi de l’après-cancer et l’accompagnement des anciens malades dans leur réinsertion professionnelle est également à l’ordre du jour.

 

Voici la version complète du Plan Cancer 2014 – 2018. Cliquez sur l’image pour l’avoir en plein écran.

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