Gagner moins mais voyager autant. Dans un contexte économique difficile, on pourrait parier que les Français partent moins en vacances. Pourtant, la tendance est surprenante : elle montre que l’on part toujours autant mais que l’on part malin !

Gagner moins mais voyager autant. Dans un contexte économique difficile, on pourrait parier que les Français partent moins en vacances. Pourtant, la tendance est surprenante : elle montre que l’on part toujours autant mais que l’on part malin !

Les Français ne sont pas prêts à sacrifier leurs vacances. Du moins si l’on en croit le bilan de l’été 2012 fait par le Ministère du commerce et du tourisme. En 2012, ils étaient même 53% à déclarer avoir prévu de partir en vacances, contre 51% en 2011 (chiffre pour la première fois en hausse depuis 2003). Mais s’ils ont tenté de préserver leur départ, ils sont nombreux à avoir fait le choix de vacances économiques. Ainsi, un Français sur trois a revu son budget à la baisse. Le budget moyen des vacances d’été s’est établi en 2012 à 1290€, soit une baisse de 2%. Pour Angelique, qui est en train de planifier ses vacances, la baisse des dépenses est conséquente: « Notre budget pour les vacances est reduit de moitié par rapport à l’année dernière » nous confie t-elle . La conséquence logique de ces économies est que la grande majorité de ces vacanciers restera dans l’Hexagone. « On essaye de rester aux alentours » précise Ludovic, son compagnon. Comme lui, plus de deux Français sur trois ont choisi de rester en France.

La crise de l’euro et la stagnation du pouvoir d’achat ont pesé sur le choix des ménages français. En 2012, 43% d’entre eux ont prévu de partir à l’étranger (contre 50% l’an dernier), et leurs destinations favorites restent l’Espagne et l’Italie. En plus d’être des destinations touristiques de choix, ces deux pays présentent l’avantage d’être proches et d’avoir un coût de vie attractif. « On ira là où on peut, on cherche surtout le soleil » raconte Angélique.

De plus en plus de Français partent pour quelques jours, au détriment des longs séjours. « Plus de week-ends plus souvent dans l’année » pour Ludovic et Angélique. Ces derniers préfèrent d’ailleurs réserver à la dernière minute; financièrement, « c’est avantageux ».

Privilégier les solutions alternatives

On constate aussi que les vacanciers priviligient de plus en plus des solutions alternatives pour faire baisser les frais. Les types de logement dits non-marchands sont plébicités : famille et amis, mais aussi l’échange de maison ou d’appartement. Internet est devenu le moyen de multiplier les économies et de nouvelles pratiques s’y développent. Dernière mode : le couchsurfing : un réseau social qui vous permet d’accueillir des couchsurfers selon vos moyens ou de partir vous-même à l’aventure chez un autre couchsurfer qui vous offre son hospitalité. Pratique, gratuit et sociabilisant ! Côté transport, le covoiturage se pratique de plus en plus souvent, surtout chez les plus jeunes. Martine et Maurice, eux, sont partis en Asie, « chez l’habitant ». Ils se contentent du « strict minimum », et puis pour Martine, ça a aussi un « coté aventure ».

L’exemple Espagnol

De l’autre côté des Pyrénées, la crise n’a pas eu les mêmes conséquences sur les vacances des Espagnols. Environ 45% d’entre eux n’ont pas pu partir en congé cette année. On dénombre même 1,4 million de voyages annulés pour des raisons financières. Avec l’un des plus petit budget en Europe (539€ en moyenne), nos voisins Ibériques partent moins loin et moins longtemps. Chercher les bonnes affaires sur internet (où plus de la moitié des réservations sont faites) est devenu très courant : ventes “flash”, réservations en ligne de dernière minute, bons de réductions, etc, et favorisant les très courts séjours (2 à 3 jours).

En Espagne comme en France, la crise qui pèse rend les vacances salutaires. Une vraie bouteille d’oxygène. Alors, même quand on n’a pas les moyens, on les invente.