Les ambassades servent à la représentation d’un pays ou d’un gouvernement, auprès du pays dans lequel elles sont établies. Elles exercent un rôle promotionnel important.

Une vidéo parodique. C’est ce à quoi ressemble le court dessin-animé publié par l’ambassade de Chine en France sur son compte Twitter, ce lundi 1er mars. « Le soi-disant « travail forcé » au Xinjiang est une farce pour calomnier la Chine. », peut-on lire en introduction. La suite ? Presque irréelle. Bruitages d’oiseaux virevoltants aux dessus des champs de cotons, musique aux sonorités orientales et mise en scène d’un couple fictif habillé en costumes traditionnels, cette propagande pousse les curseurs de l’absurde au maximum. Au cours des deux minutes d’images animées, plusieurs voix-off louent l’énergie que les autorités chinoises déploient pour améliorer les conditions de travail des Ouïghours, cette population musulmane majoritaire dans la province du Xinjiang, au nord-ouest de la Chine. S’il est question de « minorités ethniques », jamais les termes de « Musulmans » ou de « Ouïghours », ne sont mentionnés. Les travailleurs du coton sont mis en scène sous le ciel bleu, dans un cadre bucolique entre petites collines et cabanes typiques. Le tableau dénote par rapport aux images des camps surmontés de miradors, qui ont ému les internautes du monde entier, en particulier en novembre 2019.

La vidéo postée par l’ambassade de Chine en France a suscité des milliers de réactions ironiques de la part des internautes.

« Qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ? »

« Depuis septembre dernier, les États-Unis ont interdit l’importation du coton du Xinjiang, sous prétexte qu’on nous force à travailler. Qu’est-ce que c’est que cette plaisanterie ? », dénonce le personnage ouïghour masculin de la vidéo. Il justifie la présence des camps : « Le gouvernement a créé un ensemble d’usines pour multiplier les opportunités de trouver un emploi ». D’après le rapport du Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), publié le 24 novembre 2019, ces « usines » sont des camps de détention. L’enquête alerte sur des règles très strictes avec une vidéosurveillance accrue, jusque dans les toilettes. Pour Pékin, il s’agit de « centres de formation professionnelle » peuplés « d’étudiants ». La récente vidéo de l’ambassade de Chine en France se termine par une pique à destination du gouvernement américain. L’image se resserre sur des personnages aux visages menaçants. Puis, ils lâchent, sur fond de bruit d’explosion : « Espérons que nous pourrons tous dénoncer ce mensonge hypocrite. ». Ou comment inverser les rôles. Tout un art.