Réalisé par le réalisateur Martin Scorsese, « Killers of the Flowers moon », met en scène une tribu amérindienne vivant dans l’Oklahoma, Les Osages. La sortie du film a fait ressurgir un lien insolite mais néanmoins réel avec une ville française. En effet, Montauban, terre refuges d’ancêtres indiens, possède une importance particulière dans la culture Osage.

Il est possible d’entendre le Se Canto, célèbre hymne occitan, au sein des steppes de l’Oklahoma. Le croiriez-vous ? La sortie du film « Killers of the flower moon » de Martin Scorsese met en lumière la tribu Osage, des indiens d’Amérique dont l’histoire sombre a secoué le box-office. Ce peuple possède une attache particulière avec Montauban.

En effet, depuis 1827, et l’immigration de 6 membres de la tribu sur le vieux continent, les Osages possèdent une histoire mêlée à la ville française. « Il y a de très forts liens d’amitié. D’ailleurs autrefois, il y a eu des mariages mixtes, dont il reste des noms français », détaille Marie-Claude Stringler, autrice du livre « Les Indiens Osages – Enfants des eaux du milieu ». La cité tarn-et-garonnaise possède même un jumelage avec la capitale de la tribu indienne, Pawhuska. Cette association historique a eu lieu en septembre 1999. Une union rendue possible lors de la rencontre entre le maire montalbanais Rolland Garrigues et son homologue américain Jack Shoemate.

Voyage en Oklahoma

Sortie 64, échangeur de Sapiac, des structures métalliques imposantes marquent l’arrivée dans la cité Bourbonne. Jaune, rouge et bleu, « Le rond des Osages » représente l’arrivée de trois indiens errants en 1829. Ces monuments, anodins pour de simples passants, symbolisent l’amitié entre Osage et Montalbanais. Il reste un point clé pour les habitants de la ville tarn-et-garonnaise, nommant les structures de ce rond-point, les « Totems ». Il n’est pas le seul clin d’œil fait à la tribu par la cité d’Ingres. Une parcelle du jardin des plantes de Montauban rend hommage à cette association. Depuis 1992, cette parcelle appartient au clan Osage, une stèle commémorant cette amitié y est installée. Parsemée de sculptures en son sein, elle permet au visiteur de mettre un pied en terre indienne. 

Un pionnier de cette fraternité

Des échanges scolaires vers l’Oklahoma pour les Montalbanais, des représentants Osages en Occitanie, rien n’aurait été permis sans un homme, Jean-Claude Drouilhet, décédé le 25 octobre 2023. Cet ancien professeur, tombé par hasard sur cette histoire, s’est employé à renouer le lien. Par l’intermédiaire de son association OK-OC , il a été l’instigateur des premières liaisons transatlantiques entre ces deux mondes que tout oppose. « Dans les années 1990, j’ai été invitée à faire une conférence à Montauban sur les Navajos. J’y ai fait la connaissance de Jean -Claude Drouilhet, le fondateur de l’association Ok-Oc avec qui je suis devenue amie. Grâce à lui, j’ai connu beaucoup d’Osages, dont certains d’ailleurs s’arrêtent à Paris chez mon mari et moi », se souvient Marie-Claude Stringler.

Pour le premier voyage Osage organisé par l’association, ce ne sont pas moins de 42 personnes qui ont traversé l’océan. Depuis, des échanges réguliers ont lieu entre les deux rives.

La diffusion du film « Killers of the Flowers moon » n’a fait que confirmer ce lien. L’Amérindien Ricky Lookout Rulig His Sun, crédité dans le long-métrage, a réalisé le grand saut. Il a été l’invité d’honneur d’une projection spéciale, au CGR de Montauban. Une semaine ayant mis en avant le peuple Osage sur le grand écran, avec en plus du blockbuster Hollywoodien, l’avant-première d’ « un pont au-dessus de l’océan ». Ce film de Francis Fourcou revient sur le périple d’une Osage à travers le pays français. Il a sollicité Jean-Claude Drouilhet en qualité d’intervenant. Une dernière apparition en guise d’hommage pour ce pionnier de cette entente insolite mais fraternelle.