Antoine Gammella, secouriste sans frontières, originaire d’Etzling, est parti en mission en Haïti durant quatre jours après le tremblement de terre. Sur place, il a sauvé la vie d’une jeune femme enfouie sous les décombres.


« Quand je regarde les photos qui ont été prises en Haïti, je me vois encore marcher sur place, j’entends les bruits, je sens encore l’odeur des corps dont j’ai du mal à me défaire. »

Cela fait maintenant quelques jours qu’Antoine Gammella, secouriste sans frontières est revenu de sa mission en Haïti. Sur place, il a pu se rendre compte de l’étendue des dégâts causés par le tremblement de terre. « Quand nous sommes arrivés, les gens nous ont demandé ce que l’on venait faire, si l’on avait à manger. Nous leur avons expliqué que nous étions une équipe de secours et ils nous ont acceptés au fur et à mesure que les heures passaient. » Le secouriste, qui a déjà effectué plusieurs missions à l’étranger, a été troublé par l’état de santé de certains habitants de Port-au-Prince. « C’était de la médecine de guerre. Il y avait beaucoup de plaies infectées, de traumatismes et d’amputations »

Sauver une vie

Durant ses quatre jours dans la capitale, Antoine Gammella a eu un emploi du temps très chargé. « La journée démarrait au campement où nous faisions notre toilette à l’aide de lingettes. Ensuite, une réunion était organisée et chacun était affecté à l’exploitation d’un quartier durant toute la journée. Nous étions de retour vers 18h car le soleil se couchait tôt, mais aussi parce que l’ONU nous interdisait de travailler pendant la nuit. » Et puis, la chance a fini par sourire à Antoine et son équipe avec la découverte et le sauvetage d’Hoteline, une jeune femme de 25 ans. Pendant 12 heures, plus d’une vingtaine de secouristes français et haïtiens ont travaillé ensemble pour la sortir des décombres. « Elle était très courageuse, raconte Antoine, nous n’avons pas cessé de lui parler pour la réconforter ; nous l’avons même fait rire. Elle avait un moral d’acier. On a recoupé les dalles autour d’elle et sécurisé le périmètre pour éviter que tout ne s’écroule. C’était épuisant car nous travaillions à plat ventre et il faisait très chaud. Lorsque nous l’avons sorti de ce petit orifice, nous avons tous pleuré ! La population a applaudit. Nous nous sommes embrassés, félicités. L’émotion était intense. »

Antoine regrette cependant de n’avoir pas pu rester plus longtemps pour aider la population et peut-être trouver d’autres personnes encore en vie. « Dans le vol du retour, j’avais encore les idées là-bas, les larmes qui montaient quand je repensais à la miraculée. J’aurais aimé rester mais ma famille s’inquiétait pour moi. » Au final, même s’il n’a pas pu prolonger sa mission, Antoine reste pleinement satisfait de ce qu’il a accompli. « Nous avons sauvé une vie et rien que ça c’est incroyable. »