Coeur Impérial Metz

Lancé en janvier 2018, le projet « Cœur impérial », situé dans la Nouvelle Ville, doit attirer près de 1 000 nouveaux habitants dans ce quartier proche de la gare. Un symbole du renouveau de la capitale mosellane. Mais depuis que les premiers immeubles ont été livrés, les locataires ont eu droit à quelques mauvaises surprises.

“Le Monarque”, “L’Amiral”, “Elogia Impérial” , “Le Gouverneur”… Autant de noms qui reflètent le luxe. Et pour cause, ce sont les noms des immeubles au sein du projet « Cœur Impérial », nouveau quartier à Metz présenté comme le « choix du prestige ».

Occupant l’ancien emplacement de l’hôpital Bon Secours, en face de l’église Sainte-Thérèse, les nouveaux immeubles entendent apporter du sang neuf dans la Nouvelle Ville. Ce dossier ambitieux a été confié aux promoteurs immobiliers Habiter et Claude Rizzon, deux grandes entreprises lorraines. Le tout pour un coût global de plus de 110 millions d’euros.

Imaginé sous le mandat de Dominique Gros, l’édile s’était félicité de voir un nouveau quartier prendre la place de l’hôpital en friche, libérant de l’espace qui plus est, avec 32 000m² de surface contre 52 000m² pour Bon Secours.

Le projet, comprenant 410 logements, dont une résidence sénior, se veut idyllique. Une maquette 3D mise en ligne par les promoteurs promet un quartier vivant, vert, et moderne à ses futurs habitants. Le tout pensé en harmonie avec les futurs travaux de la ligne C du Mettis, qui passeront au pied des immeubles. Si de nombreux immeubles ont déjà été livrés, les travaux ont pris du retard : la fin du chantier était prévue pour septembre 2021, mais certains bâtiments restent inachevés. Leur date de livraison reste inconnue à ce jour.

“Un petit village où tout le monde se dit bonjour”

À première vue, le Cœur Impérial a tout pour plaire. À quelques mètres de l’église, des commerces, et du marché dominical Sainte-Thérèse, ces immeubles modernes profiteront du dynamisme du quartier de la Nouvelle Ville, présenté par Xavier Wacogne, gérant de la librairie “La pensée Sauvage”, comme « un petit village où tout le monde se dit bonjour ».

« C’est très vivant. Il y a certes un côté privilégié, avec les beaux immeubles et les grandes maisons, mais c’est un quartier très chaleureux, c’est ce qui fait sa valeur » ajoute le libraire. La proximité des commerces est appréciée par d’autres, comme Alitia, habitante dans l’immeuble “L’Amiral” : « On est à dix minutes de la gare et du centre-ville. On a tout ce qu’il nous faut dans un rayon de 200 mètres : les médecins, le marché, la messe, les commerçants, les écoles ».

Entouré de bâtiments imposants qui rappellent les arrondissements chics de la capitale, le prestige des lieux semble pourtant déjà s’étioler dans les immeubles tout juste sortis de terre.

Un quartier qui “fait tache”

Selon Pierre, habitant depuis 1 an et demi au sein du Cœur Impérial, les nombreuses fuites ou écoulements sont présents depuis un moment : « Il y a eu des malfaçons qui ont étés faites sur toute la résidence, probablement dès le début. Je suis arrivé 6 mois après la construction et il y avait déjà des problèmes ».

Entre tuyaux bouchés et stagnation, l’eau semble être le plus grand souci des habitants : « Chez moi, comme chez tout le monde, il y a des problèmes d’écoulement, affirme Alitia. Certains ont eu leur appartement inondé. Moi c’était la terrasse. Quand les ouvriers sont venus nettoyer, ils ont sorti un gros sac poubelle rempli de gravats ».

L’eau n’est pas le seul problème du nouveau quartier. L’architecture n’est pas non plus du goût de tout le monde. « Ce nouveau projet fait un peu tache, il est trop moderne comparé aux bâtiments alentours », regrette Xavier Wacogne. « D’ailleurs, dès que les premiers immeubles ont été achevé, on voyait déjà des dégradations, des fissures, apparaître sur les façades » note le libraire.

En attendant la fin du chantier, la Nouvelle Ville n’est pas prête de voir le bout des chantiers. En 2023, c’est le début de l’aménagement de la ligne C du Mettis qui prendra le relai.

Contactés, ni le groupe Habiter, ni le groupe Claude Rizzon n’ont donné suite à nos demandes.

Abdullah Al Hariri, Maxime Lecou, Mathieu te Morsche