Bowser s'empare du pouvoir des fleurs et sème le chaos dans le royaume

Super Mario Bros revient sur Nintendo Switch et fait le plein de nouveautés. J’ai testé pour vous le dernier opus de la série. Il trouve l’équilibre entre changements et conservation des mécaniques bien connues des fans. Tout est mis en œuvre pour ravir le plus grand nombre de joueurs, et pour moi, ça fonctionne.

Allumer ma console, entendre le thème de Super Mario Bros Wonder et sourire bêtement devant la vague de nostalgie qui déferle dans mon esprit : voilà ma première impression. Classique par définition, Mario Bros est le jeu que tout le monde attend au tournant. Comment renouveler un jeu qui mise sur la 2D et les plates-formes, tout en conservant les repères des adeptes ?

Bienvenue dans un monde coloré, le premier niveau se déroule sans encombre – Capture d’écran LJ

Sceptique à la première cinématique

À la première cinématique, je suis sceptique. Pas de princesse Peach enlevée par le méchant Bowser cette fois-ci, mais une fête chez le Prince Florian qui tourne au vinaigre. La panique s’installe au Royaume des Fleurs sous la menace de Bowser qui risque de tout détruire sur son passage. C’est décidé : je dois intervenir pour sauver ce merveilleux monde dans lequel je n’ai encore jamais mis les pieds, à la différence du Royaume Champignon utilisé dans les autres jeux. À peine ai-je saisi quelle est ma mission que je me trouve plongé dans le premier niveau. Simple. Très simple. Peut-être même trop. À ce stade, le jeu est encore dans une phase de découverte, mais je reste perplexe. Voilà que mon personnage – Luigi, parce que je n’aime pas faire comme tout le monde – se transforme en éléphant et court après d’étranges écureuils lanceurs de noisettes.

J’enchaîne les niveaux et, petit à petit, je cesse de comparer le jeu avec les anciens. Je me laisse emporter par ce nouveau joyau. Les graphismes sont étonnants, à la fois dans le respect de l’univers de Mario, mais tout à fait différents. La palette de couleurs s’étend du bleu clair au rose pale. Les teintes présentent toujours un aspect pastel, doux et réconfortant. Rien à voir avec les couleurs flashy et marquantes des autres opus de la saga. Les personnages ont un design en relief, bien qu’ils restent en 2D. Les animations ne cessent de me surprendre, chaque fois que le personnage entre dans un tuyau, ou acquiert un pouvoir, son attitude change et donne toute sa vie au jeu. Oubliez le simple suivi d’un chemin tout tracé, place à des zones où les niveaux sont en libre accès. Si cela ne change pas fondamentalement le gameplay, la sensation de liberté et de choix s’avère appréciable.

Dans le troisième niveau du monde 1, les plantes chantent en choeur – Capture d’écran LJ

Des fleurs à consommer avec modération

Le joueur n’est pas chargé de récupérer des pièces géantes dans Super Mario Bros Wonder, mais des « graines prodiges ». Toutefois, pour accéder à ces éléments rares, il est nécessaire d’utiliser une plante un peu spéciale. Lorsque le personnage (Mario, Luigi, Peach, Toad ou encore Yoshi) entre en contact avec la « fleur prodige », le niveau tout entier se transforme. Cette marguerite n’avait rien d’innocent, derrière son air de Sainte-nitouche. La musique devient folle, les ennemis s’enchaînent, une farandole de « plantes piranhas » chante en chœur, le décor est plongé dans le noir ou des poissons veulent votre peau : rien ne va plus. Et c’est là tout le sel de ce nouvel opus, un niveau qui semblait assez banal devient tout à coup imprévisible, plus difficile, et force le joueur à suivre le rythme. Tenter de survivre en sprintant sur le thème de Tetris qui accélère, alors que les tuyaux se déplacent comme des vers et qu’une armée de yacks bleus fonce tout droit sur vous constitue un sacré défi. C’est à ce moment précis que les choses se corsent et que j’apprécie pleinement le contenu du jeu. Grâce aux fleurs prodiges, les développeurs ont pu rompre avec la tradition Mario et laisser parler leur créativité, pour mon plus grand plaisir.

Quand la « fleur prodige» agit, tout se transforme, ici la nuit tombe et les étoiles aussi – Capture d’écran LJ

Plus on est de fous, plus on rit !

Sur son canapé entre amis, ou en ligne avec des inconnus, Super Mario Bros Wonder se partage. En couple, l’aventure n’en est pas moins belle, au contraire. Je n’ose pas compter le nombre de fois où mon partenaire m’a tué (virtuellement, bien sûr) parce qu’il avançait trop vite. Souvent, je l’ai aussi condamné parce que j’ai sauté trop rapidement en dehors du champ de l’écran. L’aventure à plusieurs constitue un défi de taille, basé sur la communication, le rire, l’agacement, mais on retient surtout la construction de souvenirs mémorables et un sentiment de victoire encore plus savoureux. La multitude de personnages disponibles ajoute un petit plus à la version multijoueur, notamment parce que les Yoshi, par exemple, sont adaptés aux débutants ou aux enfants. Ils ne peuvent pas interagir avec les pouvoirs, mais ils possèdent d’autres atouts. Ils sautent plus haut que les autres, ne subissent aucun dégât, et s’avèrent être de très bonnes montures.

Des paillettes dans ma vie

Avec son style pastel qui vire à des ambiances explosives, Super Mario Bros Wonder est sûrement le plus beau jeu de la série. Si je regrette qu’il manque de réel challenge par rapport à ses grands frères, il reste un excellent jeu de plates-formes. Son accessibilité le rend parfait pour les sessions en famille. Les plus curieux apprécieront les chemins alternatifs, les bonus et les niveaux cachés toujours présents pour renouveler l’expérience. En bref, le Royaume des Fleurs est un monde à explorer qui regorge de secrets et de délires imprévisibles… À condition de penser à sauvegarder. Sinon, crise de larmes assurée !