Lunettes anti-lumière bleue sur l'étale d'un

Smartphones, tablettes ou ordinateurs peuplent de plus en plus les foyers. Les yeux sont les principaux touchés par cette exposition prolongée occasionnant maux de tête, fatigue et gêne. Les lunettes anti-lumière bleue seraient-elles la solution ?

5 h 07 minutes, c’est le temps passé pour un adulte devant un écran chaque jour, selon l’étude Esteban de 2015. Pour contrer cette habitude de vie toujours plus prégnante, certains s’équipent de lunettes. En effet, elles habillent de plus en plus le nez des citoyens. Elles ont fait leur apparition sur les présentoirs des opticiens depuis quelques années. Combinés à une correction classique ou portés seulement pour travailler sur les écrans, ces verres ont une teinte légèrement jaunâtre visant à contrer la lumière des ordinateurs et des portables.

Cette correction se démocratise chez les opticiens messins. Si certains clients préfèrent rester sur des lunettes classiques pour des raisons esthétiques, d’autres sautent le pas. « Les nouveaux verres ont systématiquement tendance à être traités anti-reflet, dans la matière, pour que ce soit invisible » , explique Régis Todesco, opticien.

Contrer les troubles du sommeil

A cause de ces rayons bleus qui viennent constamment taper dans notre rétine, nos yeux sont stimulés en continu. Ce qui peut entraîner de la fatigue et des maux de têtes. Sur le long terme, cela peut causer des troubles du sommeil. « Quand on est sur l’écran trop longtemps, il faut arrêter quelques minutes, cligner bien des yeux. Parce qu’on a tendance à moins cligner. C’est ça aussi qui fatigue beaucoup » , conseille Marine, opticienne.


« Il n’y a pas assez de recul »

Si ces lunettes ont leurs adeptes, chacun a un ressenti différent. « Entre une personne qui passe deux heures sur un écran par jour, et une autre qui y est toute la journée. La sensation ne sera pas la même », explique Caterine Heissrer, opticienne. Dans cette boutique, les lunettes anti-lumière bleue représentent environ 40 % des ventes. « Pour que cela soit intéressant il faut les porter souvent », ajoute l’opticienne. Même si des clients ne ressentent pas toujours l’utilité de ces verres, beaucoup d’autres font le test.

Malgré tout, certains font un constat mitigé. L’efficacité de ces lunettes resterait donc à prouver. « On n’a pas encore fait de recherches. Il n’y a pas assez de recul », partage t-elle. « Certains fournisseurs nous disent que ce n’est pas bon pour les yeux.». Aucune étude n’a encore été publiée à ce jour, alors, efficacité prouvée ou non… La question reste en suspend.

Laura Bannier et Amélie Perardot