Ce 7 décembre, les ateliers de l’identité nationale ont pris place à l’hôtel de ville de Woippy, sous la direction de son maire François Grosdidier (Ump) et de la sous-préfète Christine Wils-Morel. Un cadre particulièrement pertinent avec les thèmes abordés durant ces réunions, puisque une bonne partie de la population de Woippy est d’origine étrangère.

 

 

L’objectif du débat : réfléchir à ce que signifie être français. Une question centrale selon Nicolas Sarkozy, pour qui « La France c’est chacun d’entre nous avec son histoire […], la France qui ne meurt pas mais qui se métamorphose » . Pour mener la réflexion, la mairie de Woippy a choisi divers intervenants de fonctions et opinions multiples : des universitaires, une déléguée aux droits des femmes et même le consul d’Italie.

Il faut quand même attendre une heure pour que le débat soit lancé. Ce sont les élus, nombreux dans la salle, qui s’expriment en premier. Pour le maire de Novéant, de moins en moins de personnes s’identifient à leur nation. Le maire de Longeville les Metz pointe le paradoxe qu’il y a à mettre l’identité nationale en question à l’heure de l’Union Européenne.

Nouria Yahi-Boggio se félicite, elle, d’être le produit de la France multiraciale, mais s’interroge sur les raisons qui poussent beaucoup de minorités à se réfugier dans le communautarisme. Pour cette déléguée aux droits des femmes, la constitution de communautés de même origine dans des quartiers est contraire à l’identification aux valeurs républicaines. D’un autre côté, le fait d’avoir stigmatisé les populations en raison de leurs croyances (notamment avec l’affaire du voile islamique) facilite leur séparation du reste de la population.

Ce clivage dont elle parle est d’ailleurs perceptible au gré des interventions. Thierry Gourlot, conseiller régional FN, déclare que la France et avec elle l’Europe trouveraient leur unité dans la religion chrétienne et ses valeurs. D’après Monsieur Gourlot, Luisa, citoyenne d’origine maghrébine présente dans la salle, française depuis cinq générations, ne serait pas même européenne ! Elle s’en offusque et son intervention est acclamée, mais par une portion congrue de la salle. Tout comme celle de cet éducateur spécialisé marocain qui s’exprime sur l’affaire des sifflets de la marseillaise en la qualifiant de récupération politique. Il estime que bien d’autres facteurs que la haine anti-français avaient conduit à ces sifflets. Une remarque accueillie là encore avec scepticisme par une grande partie de la salle, qui n’hésite pas à applaudir à tout rompre les interventions parcimonieuses de Monsieur Grosdidier. Les français des quartiers ne sont applaudis que par leurs pairs, alors qu’ils applaudissent sportivement Monsieur Gourlot. En retour, leurs doléances sont entendues. A défaut d’être écoutées.