Après 18 mois de captivité dans la province de Kapisa en Afghanistan, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, journalistes à France Télévisions, ont été libérés mercredi 29 juin 2011.

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Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, deux journalistes libérés. Crédit : France Télévisions

« Je veux confirmer que depuis quelques heures nos deux otages sont entre les mains des forces françaises sur la base de Takap » a annoncé le Premier Ministre François Fillon, à l’Assemblée Nationale.
L’attente aura duré un an et demi. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, journalistes de France 3 sont enfin libérés. Leur interprète afghan Reza Din a également été relâché.

C’est avec une vive émotion que le jour même, Reporters Sans Frontières a appris la bonne nouvelle alors qu’un rassemblement pour leur libération avait lieu Place Stravinsky, à Paris. Les familles des ex-otages ont été informées sur place par téléphone de leur libération ainsi que leur état de santé vraisemblablement bon. Entre rires et larmes, c’est un immense soulagement pour les proches. Elise Lucet, journaliste et présentatrice de l’émission « Pièces à Conviction », fond en larmes, pour elle : « C’est la plus belle nouvelle depuis un an et demi ».

Pour rappel, les deux journalistes effectuaient un reportage pour le magazine « Pièces à convictions » de France 3 lorsque les deux journalistes, ainsi que leurs trois accompagnateurs, Mohammed Reza, Ghulam et Satar, ont été pris en otages par les Talibans, dans la Vallée de Kapisa, au nord-est de Kaboul, le 29 décembre 2009.

Sur la toile, le site de micro-blogging Twitter a permis de relayer l’information très vite. La twittosphère s’est agitée vers 15h autour d’un tweet de RSF-RWB (Reporter Sans Frontières) « Stéphane et Hervé sont libres ! ». Puis le quai d’Orsay et l’Elysée a confirmé cette information, ce retour à la vie pour les otages, suspendu depuis 547 jours. Leurs trois accompagnateurs ont été libérés « il y a un certain temps » mais l’information n’a pas été rendue publique par mesure de sécurité, a précisé le Ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Les conditions de libérations de Stéphane et Hervé restaient encore floues jusqu’à cet article de Paris-Match où l’envoyé spécial, Michel Peyrard, basé à Kaboul, explique les négociations préalables. Une rançon de plusieurs millions aurait été demandée bien que son montant ait été réduit de moitié. Faut-il y voir un lien quelconque avec l’annonce une semaine auparavant du retrait des troupes françaises en Afghanistan ? L’Elysée a affirmé n’avoir versé aucune rançon dans la libération des deux journalistes et a confirmé des discordes entre Talibans qui auraient retardé leur libération.

Les retrouvailles des ex-otages avec leurs proches ont eu lieu sur le sol français dès jeudi 30 juin, 8h45 à l’aéroport militaire de Villacoublay, au sud de Paris. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier sont arrivés heureux, soulagés et surtout en bonne santé sur le tarmac. Ils ont été accueillis par leurs amis et collègues de France Télévisions, l’émotion était de mise pour leur première conférence de presse. Pendant de nombreuses minutes, les ex-otages ont évoqué leurs conditions de captivité, spartiates et difficiles. Séparés durant 8 mois, les deux collègues de France 3 ont souvent eu des faux espoirs quant à leur libération, mais ces derniers jours le processus de négociation avec les talibans s’était acceléré.

Les étudiants de la Licence Professionnelle Webjournalisme de Metz, sensibles à la liberté de la presse et de l’information, ont baptisé du nom des deux journalistes-otages leur seconde promotion et se sont réjouis de leur libération. En octobre dernier, la promotion 2010 « Herve Ghesquière et Stéphane Taponier » avait rendu hommage aux réalisations des journalistes lors d’une conférence à l’Université Paul Verlaine en présence de Michel Anglade et Gwenaëlle Lenoir, journalistes à France 3.
Porter un bracelet bleu au poignet avec pour inscription « Libérez-les », accroché à une trousse ou un sac, un simple geste de soutien parmi tant d’autres, aujourd’hui devenu inutile. De même que les bandeaux verts en travers des avatars sur les réseaux sociaux pour montrer la mobilisation sans faille d’autres journalistes, étudiants et toute profession confondue. Les bâches de soutien à l’effigie des ex-otages sur les façades de nombreux bâtiments publiques ont elles aussi été retirées.

A Metz, le maire Dominique Gros et les élus messins ont procédé au décrochage de la bâche de soutien sur la façade de l’Hôtel de Ville, jeudi 30 juin à 14h30.
A l’heure qu’il est, nous pensons particulièrement aux huit autres otages français détenus en Somalie, au Yémen et au Mali.