Pour cette 8e édition, plus de 92 000 Français se sont inscrits au mois sans tabac. En novembre, les fumeurs ont le défi d’arrêter de fumer pendant 30 jours. Ce challenge a prouvé son efficacité depuis sa création en 2016. Si les experts s’accordent à dire que les méthodes sont propres à chacun, l’hypnothérapie attire un public de dernier recours.

D’après Santé publique France Grand Est, en 2017, les régions Grand Est et les Hauts-de-France comptaient le plus de fumeurs. Depuis, elles ont été détrônées par les régions du sud de la France. Depuis le début du mois sans tabac, en 2016, on compte une diminution de cinq points chez les fumeurs. En passant de 30% de fumeurs chez les adultes français à 25%, environ 3 millions de personnes ont arrêté de fumer. “C’est acté que le mois de novembre est le mois sans tabac. Il y a donc plus de tentatives pour arrêter”, explique le docteur Frédéric le Guillou, pneumologue et président de Santé Respiratoire France. Plusieurs méthodes sont proposées aux inscrits pendant ces 30 jours. Il y en a pour tous les goûts : témoignages, consultations flash ou hypnothérapie.

L’hypnothérapie comme complément

Les associations et organismes partenaires du Mois sans tabac adaptent leurs discours à l’individu. En fonction des profils sociaux, économiques et de santé, ils ne proposeront pas les mêmes démarches. Pour le docteur Frédéric Le Guillou, “il ne faut pas être fermé aux différentes solutions quand une personne veut arrêter de fumer.” L’arrêt du tabac requiert souvent plusieurs tentatives pour être définitif. Alors, pour le pharmacien et directeur du Réseau de prévention des addictions (RESPADD), Nicolas Bonnet, “tous les moyens sont bons.” Pour eux, l’hypnothérapie est une méthode complémentaire qui s’est déjà montrée efficace, même s’ils précisent que cela dépend de la sensibilité de la personne.

L’hypnothérapie comme solution de dernier recours 

L’hypnothérapie est une volonté qui doit venir de chacun”, explique une psychothérapeute de Metz, Carine de la Faye de Guerre. 45 minutes d’entretien et d’accompagnement suffisent pour pratiquer la méthode de l’hypnothérapie dans son cabinet. Discuter de son parcours personnel et de sa relation à la nicotine est la première étape. Après avoir pris connaissance du profil de chaque patient, l’hypnothérapeuthe procède à la séance d’hypnose. “Chaque séance est différente en fonction des personnes qui viennent consulter”, affirme-t-elle.  

L’hypnothérapie ne se résume pas à des incantations miraculeuses. Le praticien hypnotise par la dialogue et accompagne le patient dans la gestion de ses émotions nocives liées au tabac. L’ensemble des experts insistent sur le fait que l’hypnothérapie nécessite plusieurs séances. Une méthode qui semble plutôt efficace. En effet, 35 à 40% des personnes qui ont consulté un hypnothérapeute, ont arrêté de fumer six mois après la séance, selon l’Association Française pour l’Etude médicale (AFEHM).

Apolline Benoit-Gonin et Marie Luthringer